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Poésie Nous ne jouons pas sur les tombes

octobre 2015 | Le Matricule des Anges n°167 | par Emmanuel Laugier

Nous ne jouons pas sur les tombes

En 1863, Emily Dickinson a 33 ans. François Heusbourg a eu la bonne idée d’imaginer, pour ce premier volume de traductions anthologiques, une édition de 60 poèmes écrits durant cette année si féconde (qui en comptera 295). La question que cette œuvre pose est d’abord celle de sa logique de sens d’écriture, de son process, depuis ce que chaque poème appelle, nomme, convoque, et enfin adresse à une sorte de lecteur invisible. Il n’est pas anodin que l’année 1863 soit celle qui amorce la fin d’une relation épistolaire, faite de trois lettres, avec celui qu’elle nomme « the Master » ; et qu’à cette date l’atomisation de ses désirs, de leur sauvagerie à leur pudeur, s’entremêlant à tout ce qui accapare l’existence, vient percer la surface du poème et le bouleverser. Le poème d’Emily s’y élève au cube, comme une pièce s’ouvre à son inquiétante étrangeté. S’y interpénètrent ainsi les données immédiates de la nature aux mots écrits de Dieu, le détail d’un geste à ceux que personne n’oserait habiter sans crainte. Précision de la majuscule, usage du tiret dynamique couplé à celui de la ponctuation, économie savante du choix d’un vocabulaire jamais précieux ni infatué, construction serrée et pugnace de la coupe, sa voix se syncope de tout ce qui est hors de la langue : ce que la traduction de Heusbourg traque et respecte avec un tact sensible. « Une pensée m’est venue à l’esprit aujourd’hui —/ Que j’ai déjà eue –/ Mais qui ne s’est pas terminée – à l’époque –/ Je ne pourrais pas dire l’Année –//Ni Où elle est allée – ni pourquoi elle est venue (nor why it came)/ Une deuxième fois vers moi – (The second time to me–)/ Ni vraiment, ce que c’était – (Nor definitely, what it was –)/ Si j’avais l’Art de le dire – » (p.109)…
E. L.

Nous ne jouons pas sur les tombes Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°167 , octobre 2015.
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