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Domaine étranger Neverhome

novembre 2015 | Le Matricule des Anges n°168 | par Julie Coutu

J’étais forte, lui pas, ce fut donc moi qui partis au combat pour défendre la République. » Constance raconte sa transformation en soldat sous le nom de Ash, cheveux coupés, pantalon, poitrine bandée. Neverhome c’est son histoire, l’histoire d’une guerre, d’une femme dans la guerre, et d’un retour difficile pour ne pas dire impossible chez soi, si tant est que chez soi veuille encore dire quelque chose. Ash, c’est d’abord une voix, à la fois distanciée et submergée d’émotion. Le soldat Ash ne ment pas. Elle n’est pas à l’aise avec les mots. Elle n’a jamais trop aimé ça. Elle envoie des lettres maladroites à son Bartholomew resté à la ferme, mais ce sont ses mots à lui qui la ramènent à la maison. Cette simplicité, cette voix directe, immédiate, offre un véritable pouvoir de projection.
Soldat de l’Union, « le galant Ash » comme l’a surnommé la troupe ce jour où il s’est dépouillé de sa veste pour couvrir une jeune fille, avance, toute féminité effacée, juste un homme comme un autre. Marche, installation du campement, entraînement, puis l’inévitable affrontement, l’avancée des troupes, les charniers, les asiles où finissent les corps trop abîmés ou ces femmes brutalement accusées d’espionnage ou de haute trahison. Une femme au combat ? « De femme avec un fusil entre les mains, il n’en est pas une seule dans cette pile de livres que j’ai. Dans ces histoires, les femmes sont des saintes et des anges, et les hommes d’une espèce noble et courageuse, tout ce qu’ils font, ils le font vite et bien, et sans la moindre odeur de sang. » Laird Hunt raconte une autre réalité, sans fioritures, celle d’une de ces femmes – les historiens en dénombrent quelques centaines – engagées volontaires. À travers elle, il donne voix à toutes. Et trouve avec justesse ce nœud de tristesse qui motive le récit, quand tout se termine, ce retour à la ferme quand tout se craquelle et s’effondre. Neverhome, c’est au-delà d’un récit, la confession de femmes oubliées à laquelle les mots sont rendus.
Julie Coutu

Neverhome Par Julie Coutu
Le Matricule des Anges n°168 , novembre 2015.
LMDA papier n°168
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