La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Avec Ingeborg

janvier 2016 | Le Matricule des Anges n°169 | par Emmanuel Laugier

Ce livre de Catherine Weinzaepflen, avec Ingeborg, pense et se destine à la grande poète autrichienne Bachman, mais d’une façon qui ne se réduit pas à une simple adresse. Ce « avec » se veut signe fraternel, et façon d’être à côté. Il accompagne en secret une relation que l’auteure interroge ainsi : « D’où vient cette émotion dès qu’il s’agit d’Ingeborg Bachman ? Les textes oui, mais ça n’est pas tout. Les points de rencontre : frontières, langue, nazisme. Mais là non plus, ça ne suffit pas. / Il existe une photo qui éclaire pour moi l’incoercible émotion : deux fillettes assises côte à côte dans une barque coincée dans les roseaux, sur fond de montagnes et de ciel troublé, menaçant. Une photo en noir et blanc…  » L’ébauche de sa réponse tient à ce cadrage, où des sœurs jumelles (mère et tante de l’auteure) se tiennent, et qui par transaction ou survivance d’une aura révèle le lien. Catherine Weinzaepflen déploie son poème-journal autant vers ce qui la regarde que vers des pans entiers de la vie brève de Bachman. L’absence de hiérarchisation des faits et des moments nommés est condition de l’écriture même du lien. Et du double-portrait : « le matin dans mon lit au réveil / mes poignets sont désarticulés douloureux / j’écris toute la nuit / en dormant  », en regard, « il y a quelques années / comme elle qui guettait la voile blanche / je guettais le courrier / de vraies lettres sur papier / de l’encre sur le papier des lettres / une enveloppe avec empreintes ADN ». Derrière cette main, de lecture et d’écriture, il faut entendre l’impossible possibilité d’écrire et la façon qu’elle a, peut-être, de se réactualiser pour tout véritable écrivain, car, écrivait Bachman dans Malina, « ce qu’on écrit sur aujourd’hui, on devrait aussitôt le détruire, comme on déchire, froisse, laisse inachevées, inexpédiées, les lettres réelles, parce qu’étant d’aujourd’hui, il n’est pas d’aujourd’hui où elles puissent être reçues ».
E. L.

AVEC INGEBORG
DE CATHERINE WEINZAEPFLEN
Éditions des femmes, 78 pages, 12 e

Le Matricule des Anges n°169 , janvier 2016.
LMDA papier n°169
6,50 
LMDA PDF n°169
4,00