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Domaine français L' Oreille d’or

mars 2016 | Le Matricule des Anges n°171 | par Blandine Rinkel

Élisabeth Barillé vit avec un tympan mort. Semi-sourde depuis l’âge de 6 ans, les bruits du monde ne lui parviennent plus que dans une oreille, l’autre étant déficiente, semblable à ces chambres anéchoïques qui n’ouvrent pas au monde mais à la méditation en solitaire et qui conséquemment « condamnent à l’aventure de la profondeur ».
À quel point vivre avec une oreille en moins altère votre perception du monde ? Comment un handicap, si mineur puisse-t-il paraître, reconfigure la réalité qui vous entoure, devenant ainsi votre malédiction et votre trésor tout à la fois ?
À ces questions, Élisabeth Barillé répond par un texte aussi menu qu’intime : 125 pages retraçant un panel de situations quotidiennes dans lesquelles sa surdité singularise sa présence. Il y a la réputation de prétentieuse qu’elle contracte en CM2 par répulsion auditive pour « tout ce qui fait groupe », il y a ses exigences sonores durant le sexe, il y a aussi ces dîners difficiles où elle doit se contorsionner pour tendre l’oreille et la bonne, ces dîners que bien souvent, par « sauvagerie pathologique », elle finit d’ailleurs par fuir. Outre quelques réflexions sur des figures célèbres comme Truffaut ou Beethoven qui souffraient eux-mêmes, on le sait, de handicaps auditifs, les pages de L’Oreille d’or sont donc résolument introspectives, mais relèvent toutefois le défi de ne pas sombrer dans la complaisance souffreteuse qui guette les textes du genre.
C’est qu’Élisabeth Barillé, énième conséquence de son handicap, possède une écriture des plus rigoureuses : si le fait de ne pas bien entendre, ou du moins d’entendre autrement, lui a imposé un certain retranchement du monde, la semi-surdité lui a surtout appris à écouter, et à s’écouter, avec la plus ténue des attentions. Et par son écriture, cette écoute nous est restituée avec justesse, soit en ces temps de bavardage narcissique, une justesse d’or.
Blandine Rinkel

L’OREILLE D’OR
D’ÉLISABETH BARILLÉ
Grasset, 125 pages, 14

Le Matricule des Anges n°171 , mars 2016.
LMDA papier n°171
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