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Entretiens Il pleut sur la Grèce

mars 2016 | Le Matricule des Anges n°171 | par Valérie Nigdélian

Portrait intime d’un pays en crise avec la première traduction en France de l’écrivain et journaliste Chrìstos Ikonòmou – entre désenchantement et espoir.

Ça va aller, tu vas voir

Il pleut beaucoup dans les nouvelles de Chrìstos Ikonòmou. Elle n’est pas forcément battante, elle n’est pas torrentielle, cette pluie, « pas toujours méchante, comme une punition » ; mais elle ne lave pas non plus, elle ne purifie pas ; elle serait plutôt insidieuse, sorte de présence noire et grise qui engloutit le paysage, les êtres et leurs rêves sous sa sombre fatalité. Il pleut beaucoup sur la Grèce ces derniers temps, et l’eau monte, inexorablement.
Sur les trottoirs mouillés on arpente les rues du Pirée. Sous le ciel indifférent, de nuit comme de jour, on marche, on guette, on attend quelque chose qui ne vient pas. Des fins de mois moins difficiles, des boulots retrouvés, un peu de justice et de sens dans ce pays en ruines – quelque chose qui effacerait, enfin, « la peur silencieuse et l’angoisse cachée de la journée qui venait et de toutes les journées qui la suivraient ». C’est ce qu’on appelle la crise grecque : victoire du marché – victoire totale, à la fois politique et économique – et ses victimes collatérales (mortes sur les chantiers ou dans les couloirs d’hôpitaux faute de pouvoir payer les soins, expulsées, affamées). Abandonnées. Et chacun d’y aller de sa petite stratégie de survie, de ses petits bricolages quotidiens : « c’est bizarre d’être pauvre (…), c’est comme si tu étais un de ces pingouins qu’on montre à la télé qui voient les glaces fondre autour d’eux et qui savent pas où s’accrocher ni comment échapper à cette folie et la peur qu’ils ont les jette l’un sur l’autre pour se bouffer – c’est comme ça. »
Mais plus qu’un portrait des conséquences sociales et humaines de la crise, les seize nouvelles d’Ikonòmou – écrites pour certaines dès 2005 – l’appréhendent de l’intérieur, et esquissent l’intense désarroi où chacun se débat. Comme s’ils étaient sonnés par le délitement du monde alentour et sa violence inouïe, comme s’il était désormais impossible de donner une forme au refus, à la contestation – ni politique ni collective (ça, c’est acté), mais ni même personnelle –, les êtres sont muets. Comme est muette la pancarte brandie lors de « la manif la plus ratée depuis le début du mouvement ouvrier. Depuis le début du monde » dans la nouvelle « Pancarte sur manche à balai » : quel mot d’ordre pourrait résumer à lui seul le « vide incroyable » qui les emplit ? Même les églises, ultimes refuges de certains, demeurent désespérément silencieuses : « les étoiles sont les yeux du ciel, quelle blague ça aussi, le ciel n’a pas d’yeux il est aveugle aveugle aveugle » – et les pauvres christs arpentent les rues à la recherche de nourriture. Sans pourquoi, et sans avenir – sinon l’exil ?
Avec une grande économie de moyens, puissamment suggestive, l’écriture d’Ikonòmou saisit les êtres à travers des actes simples, parfois dérisoires, où le détail et l’image tiennent une place essentielle. Ainsi l’image récurrente de l’eau, signe d’une inexorable dissolution et d’une fondamentale instabilité : pluie, on l’a...

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