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Domaine étranger Trahisons de la mémoire

avril 2016 | Le Matricule des Anges n°172 | par Thierry Guinhut

Trahisons de la mémoire

Sous la couverture innocente de la collection « Arcades », se cache un trésor, littéraire, esthétique. Littéraire parce qu’une quête innerve le premier récit : ces cinq poèmes borgésiens retrouvés sont-ils de la main du maître ou de quelque imitateur talentueux ? Héctor Abad a d’abord découvert dans les poches de son père assassiné un sonnet de Jorge Luis Borges apparemment inédit : « Nous voilà l’oubli que nous serons »… La dimension autobiographique émeut, sans le moindre pathos. Le louvoiement contradictoire entre les diverses versions du texte et les témoignages des partisans et des adversaires de l’authenticité, entre Finlande, Paris, Argentine, ne cesse de lancer le lecteur sur des pistes et fausses pistes. Un suspense amusé se déploie sans cesse, car cette poignée de sonnets est qui sait « une parodie écrite par Borges lui-même »… Trésor esthétique aussi, parce que manuscrits, fac-similés, photographies de librairies et documents, animent les pages, comme un carnet d’enquête semé de pièces à conviction. L’ensemble, cultivé sans cuistrerie, sémillant, multiplie la mémoire bibliographique, en « une approche de la vérité humaine précaire ».
Au deuxième récit, la mémoire des identités, des masques, des amours, irrigue l’exil à Turin, quand le dernier, « Ex futurs », jongle avec la « dépersonnalisation » dans l’exercice de la littérature.
À la lisière de l’essai, la trilogie mériterait de figurer comme une apostille à La Guerre du faux d’Umberto Eco. Ils raviront les bibliophiles et amateurs d’étrangetés littéraires. Moins peut-être que le plus attendu roman d’Héctor Abad, paru conjointement chez Gallimard, La Secrète, qui conte avec savoir-faire l’histoire d’une ferme au creux des Andes, d’une famille, parmi les démons des narcotrafiquants et guérilleros colombiens.
Thierry Guinhut


TRAHISONS
DE LA MÉMOIRE
DE HÉCTOR ABAD
Traduit de l’espagnol (Colombie) par
Albert Bensoussan, Gallimard, 184 pages, 20
e

Le Matricule des Anges n°172 , avril 2016.
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