La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Dossier Velibor Colic
Je vous écris d’ailleurs

juin 2016 | Le Matricule des Anges n°174 | par Thierry Guichard

Vitrail sensible de l’errance, le nouveau roman de Velibor Čolić s’inscrit dans la veine autobiographique d’un homme déraciné.

Manuel d’exil : Comment réussir son exil en trente-cinq leçons

C’est le récit fragmenté d’une errance perpétuelle. Celle d’un homme que l’Histoire a jeté aux vents mauvais. Jeté hors de sa terre, jeté hors de son temps, conduit hors de sa langue natale. C’est aussi le récit, peut-être, d’une renaissance quand l’écrivain part vers l’Est à la rencontre d’autres fétus humains aux dépens desquels l’Histoire a ricané.
On débarque à Rennes avec Velibor Čolić, puisque c’est lui, ce « je » qui, se dévoilant, décrypte aussi ce pays qui est le nôtre. Arrivée douloureuse parmi les demandeurs d’asile du foyer : « La misère du monde s’est donné rendez-vous à Rennes en cette fin d’été 1992. (…) des hommes perdus depuis longtemps, peut-être depuis toujours, entre les diverses administrations et les frontières, entre le vrai monde et ce sous-monde des citoyens de seconde classe, sans papiers, sans visage et sans espoir. » (p.23) Un monde où manger nécessite une stratégie, où le suicide devient une rêverie. À la porte duquel viennent frapper les souvenirs de la guerre qui brûle la terre des Slaves du sud. Ce sont de longues semaines durant lesquelles l’écrivain se découvre analphabète, le gouailleur muet. Pas de pathos pourtant dans ces pages où chaque texte est une pièce de mosaïque, dessinée au plus près d’une condition humaine cabossée. L’élégance du désespoir insuffle à Velibor Čolić l’art de la chute, drôle souvent, comme s’il fallait en rire plutôt que d’en pleurer. Ou lyrique d’autres fois, tel l’alcoolique qui tutoie les étoiles. Comme si l’écriture n’avait d’autre fonction que celle de réécrire, en mode meilleur, la chose vécue. L’écriture est aussi ce qui sauve du suicide : « J’écris tout le temps, partout. Je papillonne au moins dix fois par heure entre mes récits. » Deux romans tiennent l’écrivain à sa table, ainsi qu’un essai sur la guerre et un long poème. Le sang coule aussi dans ses stylos.
Tintin et Albert Camus lui enseignent la langue d’adoption : « Il me faut apprendre le plus rapidement possible le français. Ainsi ma douleur restera à jamais dans ma langue maternelle. » Et la littérature le sauve quand paraît, chez Galilée d’abord, au Serpent à plumes aussitôt après le magnifique Les Bosniaques qu’il écrit à Strasbourg. La guerre est là qui, à défaut d’intéresser les Français, dessine un champ d’affrontement médiatique aux intellectuels français. Pour faire couleur locale, Velibor Čolić est invité avec quelques-uns de nos beaux esprits maquillés pour les plateaux télé. On devine lesquels et cela donne des pages aiguisées au vitriol. C’est que l’écrivain croato-franco-bosnien excelle dans le croquis vif, le trait tiré sur le motif. Portraits et saynètes sont saisis comme noix de beurre sur plancha : mais c’est le lecteur qui grésille de plaisir. L’humanité résiste à l’air du temps autant qu’aux méfaits de l’Histoire.
Tant qu’on meurt à Sarajevo, l’écrivain bosniaque intéresse les radios. Ironique et lucide, Velibor Čolić préfère porter son affection à ses semblables, les perdants...

Cet article est réservé aux abonnés.
Auteurs, critiques, interviews, dossiers thématiques: découvrez tous les contenus du Matricule des Anges.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

LMDA papier n°174
6,50 
LMDA PDF n°174
4,00