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Domaine étranger Une histoire simple de Leila Guerriero

avril 2017 | Le Matricule des Anges n°182 | par Dominique Aussenac

Si le tango argentin affiche une reconnaissance internationale, c’est loin d’être le cas du malambo, qui n’est ni une pratique de salon, ni un rituel de séduction, ni « une pensée triste qui se danse  ». Rite folklorique d’ancrage des gauchos à leur pampa nourricière, basé sur un très intense piétinement ou zapateado, le malambo n’est pratiqué que par des hommes seuls ou se défiant. Un tambour (bombo) et une guitare accompagnent cet exercice hyper-physique qui peut durer plus de cinq minutes. Un championnat de la discipline, le Malambo Mayor, se tient chaque année à Laborde, petite ville de la province de Cordoba (Argentine).
Leila Guerriero, née en 1967, près de Buenos Aires, pratique le « journalisme narratif ». Elle suit pendant des mois la préparation de la compétition, interrogeant les participants, les anciens lauréats, tous d’extraction populaire, jusqu’à ce que son attention se focalise sur Rodolfo, un des concurrents. D’informatif, son propos devient plus intime, plus empathique. Son stylo-caméra cerne au plus près l’humanité du personnage, sa vie simple, ses doutes, ses forces. Obtenir la récompense suprême confère au sacré, au mythe, à la pureté. Ici pas de bling-bling, pas de démarche vénale, pas de tricherie, peut-être même pas de machisme. Le lauréat n’a pas d’après, doit arrêter sa carrière, ne peut plus concourir. Il transmettra alors son art. Sa réputation, son aura resteront dans les mémoires de quelques aficionados. Un nom, une date sur un livre d’or. La fugacité, la fulgurance, la vitesse d’exécution du malambo contrastent avec la concentration, l’extrême lenteur de la construction mentale, l’espèce de satori qui permet de le réaliser. Deuxième contraste, la virtuosité de Leila Guerriero qui décrit une initiation vertigineuse – un nœud de vie, de mort – d’une écriture simple, presque minimale, fragile. « Je me dis : voilà./ Voilà un homme dont la vie a changé pour toujours./ Fini, les slaloms sous les tourniquets du métro./ Fini, les chaussures lisses. / Fini, la faim. »
Dominique Aussenac

Traduit de l’argentin par Marta Martinez Valls, Christian Bourgois, 144 pages, 14

Une histoire simple de Leila Guerriero Par Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°182 , avril 2017.
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