La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Briques à branques

juin 2017 | Le Matricule des Anges n°184 | par Franck Mannoni

Après la célèbre wassingue (serpillière) revisitée par Lucien Suel, les jeunes éditions Cours toujours se penchent sur l’iconique brique du Nord dans ce deuxième volume de la collection « La Vie rêvée des choses ». Philippe Moreau-Sainz y décrit un trio improbable composé de Charles Sixte, un écrivain qui vit en solitaire dans sa maison noire, Paula, la propriétaire balafrée d’une baraque à frites et Gigi, un marginal délirant. Tous se retrouvent embringués dans une chasse au trésor loufoque. Dans un style à la fois guilleret et volontiers taquin, l’auteur dresse le portrait de ces trois écorchés qui s’apprivoisent au fil des pages. Drôle, tendre, bienveillant : le récit d’aventure ch’ti prend une tournure intime lorsque le passé traumatique de chacun apparaît au grand jour. Ces rebelles ne peuvent masquer longtemps leur besoin de compagnie, seul remède à un pessimisme vorace : « Le temps qui passe n’est pas une belle chose. Il transforme les copains en étranger, les anciennes amours se détachent de soi ». Gilbert, qui vit d’expédients avec le soutien de la population, s’accroche aux poèmes sibyllins d’Armande, dont il pleure la mort. Charles, un temps agacé par ses intrusions sur sa propriété, finit par s’accommoder de ce trublion qui creuse des trous dans son jardin. La fable prend une tournure sociétale quand Charles, qui travaille au manuscrit de son roman « TélépolitiK », une satire des campagnes électorales, abandonne son projet pour s’intéresser à une histoire vécue.
Briques à branques est aussi cocasse. Gigi, qui a été foudroyé, a des visions, laïques, mais pas apolitiques. Jaurès, Thorez, Marchais et Mitterrand lui parlent : « Pour dix francs, je racontais ce qu’ils me disaient, ça faisait marrer les gens ». Dans ces rues typiques, où chaque bâtiment est un hommage à l’architecture locale, l’aventure est au coin de la rue. Un « Carnet de curiosités » en fin d’ouvrage, 21 photos, notamment de Roubaix, dialogue ingénieusement avec le texte et l’inscrit dans le réel.

Franck Mannoni

Briques à branques, de Philippe Moreau-Sainz
Cours toujours, 81 pages, 14

Le Matricule des Anges n°184 , juin 2017.
LMDA PDF n°184
4,00 
LMDA papier n°184
6,50