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Poésie A hauteur de l’ange

juillet 2017 | Le Matricule des Anges n°185 | par Anthony Dufraisse

A hauteur de l’ange

Aujourd’hui, maman est morte », écrivait Camus en ouverture de L’Étranger. Poétesse stéphanoise née en 1970, Carole Dailly n’est pas aussi directe mais c’est bien à un face-à-face avec le deuil qu’elle se livre ici, dans ce troisième recueil au Réalgar, après Héritage des silences et Brute, pas pure. Adieux sans cesse ajournés, « tentative de recueillement », la poésie de Carole Dailly se fait prière pour dialoguer avec l’ombre aimée, par-delà le visible, « au-delà des larmes ». Invocation autant qu’évocation, et même convocation parfois quand le manque de l’être cher est à son comble, cette célébration de la figure maternelle butte sur l’indicible, l’inconnu, cet « Ailleurs » dont on ne sait rien. Obsédée par la question du « passage », de « la traversée », l’auteure interroge cet « intermède vertigineux, cet instant silencieux, qui emporte nos proches ». La parole suspendue à des signes d’outre-tombe ou en suspens – « bouche muette » – quand, précisément, font défaut les mots qu’il faudrait : « Tu n’es plus là mais c’est toi qui peux m’atteindre ». Alors il faut tout entier s’en remettre « à la présence » fugitive de la mémoire. Vestale des souvenirs partagés, Dailly dit encore et encore l’amour d’une mère et l’amour pour sa mère, comme on tisonne un feu pour l’entretenir. « Dire Maman » comme on dit je t’aime : « l’amour en écho », « l’amour encore comme ultime lien », « l’ultime amour », cette poésie se fait souvent démonstrative, à défaut d’accepter cette « interruption » définitive. « Je jette des mots d’amour dans le ciel », écrit ailleurs une Carole Dailly poignante. Le deuil ne s’apprivoise qu’au prix d’un lent détachement durement consenti. « De la mort comment faire de l’amour encore », tel est le défi éperdu d’une fille devenue ange gardien de sa mère disparue. À moins que l’ange ne soit la mère, qui escorte désormais la fille dans le monde de ceux qui restent, les vivants.

Anthony Dufraisse

À hauteur de l’ange de Carole Dailly
Le Réalgar, 56 pages, 10

Le Matricule des Anges n°185 , juillet 2017.
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