La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Théâtre Michelle, doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz de Sylvain Levey

octobre 2017 | Le Matricule des Anges n°187 | par Laurence Cazaux

Michelle doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz ?

Le fait divers s’est déroulé en 2014. Au cours d’un voyage scolaire en Pologne, une jeune Américaine prend une photo d’elle souriante dans son sweat rose, devant le camp de concentration d’Auschwitz. Le selfie va provoquer un déferlement de violence et d’insultes sur les réseaux sociaux. Sylvain Levey a transformé l’adolescente en Michelle, habitant le village d’Amelécourt.
Cette pièce, Levey l’a écrite comme un enchaînement chronologique de très courtes séquences. En recevant un texto de sa mère, Michelle s’exclame : « C’est rigolo, les textos des yeuves ils écrivent comme ils parlent, avec trop de mots. » Malgré le titre de la pièce, les mots ici disparaissent. Comme dans ces brefs messages que les jeunes s’envoient, ponctués d’émoticônes et d’abréviations. Les discussions réelles sont mises en parallèle avec les discussions virtuelles. Cela donne des dialogues assez surprenants, si l’on peut encore parler de dialogue. Par exemple : « Tu dors ?/ Oui !/ MDR./ Et toi ?/ Aussi emoji à couettes espiègle./ C’est toi qu’on entend ronfler/ Emoticône diable. Tu fais quoi ?/ Un tennis avec Nadal./ Point-virgule parenthèse  ». Sylvain Levey met également en jeu une trentaine d’’utilisateurs des réseaux sociaux, de Strawberryicecream à Michelle Obama, en passant par Jean-Pierre Machin. Avec ce chœur moderne, il raconte l’emballement virtuel qui peut aller jusqu’au harcèlement, notre monde autocentré, la vacuité de tous ces commentaires de commentaires qui envahissent l’espace public et privé, l’enfermement dans des réactions immédiates et un manque de réflexion criant. La professeur d’histoire va poser cette question : « Doit-on en vouloir à Michelle ? » Réponse : « Madame, quand on visite on prend des selfies c’est normal. » La professeur : « Oui d’accord, mais visiter Birkenau est-ce la même chose que passer une journée au parc Astérix ? » Réponse d’un des adolescents : « Madame, vous savez à Birkenau on était tristes faut pas croire. » Voilà une pièce nécessaire qui nous questionne sur notre façon de regarder et donc de penser le monde.

Laurence Cazaux

Michelle, doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz de Sylvain Levey
Éditions Théâtrales Jeunesse, 64 p., 8

Michelle, doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz de Sylvain Levey Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°187 , octobre 2017.
LMDA papier n°187
6,50 
LMDA PDF n°187
4,00