Olive et Olga sont deux sœurs sirènes. Olga a la bougeotte. Elle veut vivre une odyssée. « Je crois que c’est comme un voyage mais en beaucoup mieux » pense-t-elle. Elle entraîne sa sœur dans l’aventure pour découvrir le monde. Olive est plus casanière. Elle demande : « C’est quoi le monde ? » « C’est tout le reste. Là, tout ce que tu vois autour de nous, c’est le monde ! » lui répond sa sœur. Le dialogue se poursuit : « Moi je n’ai pas très envie d’aller dans le monde. Pourquoi faudrait-il qu’on aille dans le monde ? » « Parce qu’on habite ici depuis trop longtemps. On s’est habituées », répond Olga. Alors, même si elle aime être habituée, Olive se laisse convaincre et fait sa valise. Les fonds marins défilent. Les deux sirènes rencontrent une dorade, une bernique, une anguille, des harengs. Elles se confrontent à l’inconnu, aux disputes, aux doutes, aux tempêtes et au vague à l’âme. « Je me sens quand même un peu bizarre. J’ai envie de continuer mais en même temps j’ai envie de rentrer. J’ai de l’espoir mais en même temps je ne crois plus à rien. Je suis heureuse mais en même temps j’ai envie de pleurer. J’ai envie d’inconnu mais en même temps je veux retrouver ma petite chambre. (…) Ça me donne envie de pleurer mais les larmes restent au bord des yeux. J’ai mal au ventre mais je suis joyeuse. Je me sens moit-moit ». Cette mini-odyssée va leur permettre d’affirmer leurs personnalités. L’une préfère le voyage immobile, « une odyssée dans ma tête ». Et l’autre a besoin de voir le monde. Elles vont se séparer, arrêter d’être « moit-moit », pour devenir chacune seule et entière.
La pièce est très musicale et ludique. Comme un petit conte philosophique et drôle. Une jolie matière pour jouer, s’amuser, chanter et tempêter à cœur joie.
L. Cazaux
La rage des petites sirènes
de Thomas Quillardet
Heyoka jeunesse / Actes Sud-Papiers, 64 pages, 10 €
Théâtre La Rage des petites sirènes
mars 2018 | Le Matricule des Anges n°191
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°191
, mars 2018.