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Entretiens Noir charbon, rouge sang

avril 2018 | Le Matricule des Anges n°192 | par Dominique Aussenac

Dans un grand roman naturaliste, Fernando Aramburu montre comment la lutte pour l’indépendance du Pays basque dirigée par l’ETA a pu se muer en combat fratricide.

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes justifie-t-il tueries, massacres, attentats ? Si aujourd’hui le peuple catalan ne sombre pas dans la violence pour accéder à une hypothétique indépendance, celle-ci est pourtant générée par l’État espagnol. Ce dernier ne semble pas avoir tiré les leçons du conflit précédent. Se souvient-il du millier de victimes (829 exactement) attribuées à l’organisation séparatiste basque ETA en presque cinquante ans ? Combien de morts de son côté, combien de Basques torturés, décédés en prison ou en pleine nature, exécutés par le groupe paramilitaire des GAL (Groupes antiterroristes de libération) souvent sur le territoire français ? Le 20 octobre 2011, l’ETA a décrété un « cessez-le-feu unilatéral » et depuis rend les armes.
Patria, le pavé de Fernando Aramburu arrive à point nommé pour éclairer ce conflit de l’intérieur. Édité en Espagne en 2016, il connaît un énorme succès, plus de 500 000 exemplaires vendus, notamment au Pays basque. Polygraphe, le natif de Saint-Sébastien, en 1959, a participé dans sa jeunesse au mouvement Cloc qui voulait vivre la littérature, la porter dans la rue. Il a écrit à ce jour neuf romans dont un seul Années lentes (Lattès, 2014) traduit en français, quatre recueils de nouvelles (Le Salon des incurables, Buchet Chastel, 2009). Il aurait pu être un des protagonistes du conflit, si l’amour pour une jeune Allemande ne l’avait amené à émigrer dans ce pays en 1985. Il y a traduit en espagnol Arno Schmidt, Max Frisch…
La particularité de Patria est de partir de l’intime, de placer une énorme loupe sur les personnages, d’enregistrer presque comme en laboratoire leurs comportements face à des stimuli extérieurs, passant de la cellule familiale, à la socialisation villageoise, urbaine, puis à toute l’Espagne, jusqu’à évoquer l’international. Il focalise ainsi sur deux etxekoandreak, mères au foyer : Miren et Bittori. Dans l’entretien qui suit, Aramburu n’explique pas ce choix. Mais il apparaît clairement dans le roman que ce sont les femmes, matriarcales, qui attisent à la fois, la haine, la mémoire, la volonté de justice, voire la rédemption. Les hommes apparaissent fanatiques ou effacés, un peu pantins.
Les deux amies habitent un village imaginaire, au-dessus de Saint-Sébastien, en Guipúzcoa, la région basque la plus ardente. Elles auraient pu finir au couvent, mais se marient au village. Miren, autoritaire, caractérielle, inflexible, avec Joxian, un ouvrier poivrot, falot, émotif, passionné de randonnées à bicyclette. Bitorri, volontaire, tenace, cultivée, plus dans la réflexion, dans la réparation, épouse Txato, patron d’une petite entreprise de transport. Travailleur opiniâtre, généreux et bon vivant, il aime jouer aux cartes et partir le dimanche avec Joxian à vélo. Ils sont Basques, aiment leur pays, vivent leur culture ancestrale. Ils vont pourtant être séparés par le sang et la haine : l’impôt révolutionnaire prélevé par l’ETA exacerbant la lutte des classes....

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