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Dossier Éric Pessan
Le livre des questions

mai 2019 | Le Matricule des Anges n°203 | par Thierry Guichard

Face aux surgissements de la violence, de la bêtise et du racisme, qu’est-ce que la littérature peut dire ? Dans un monde qui nie toujours plus ses valeurs, comment l’écrivain doit-il réagir ? Récits de l’inconfort.

C’est à hauteur d’homme qu’Éric Pessan ici pose les questions auxquelles chacun, probablement, est un jour confronté. Pour peu que ce chacun-là ne vote pas pour le Rassemblement national, ne préconise pas la peine de mort à tout va sauf pour les embryons, n’appelle pas au massacre des homosexuels ou au voile obligatoire pour les filles. Les questions traduisent de l’impuissance (quoi faire ? Que dire ? Comment convaincre ?) et du dégoût (comment devient-on idiot ? Qu’y a-t-il de plus fort que la bêtise ?). Ces questions, l’écrivain et l’animateur d’ateliers d’écriture est amené à se les poser souvent : c’est dans un bar où les insultes matinales fusent quand la télé annonce que Bowie est mort (« Bien fait, qu’il crève ! »)  ; c’est dans une classe où il intervient, l’élève qui le traite de « pédé » et renverse son bureau avant de sortir pour ne pas rester dans la même salle qu’un « pédé » et que les « pédés, il faut les égorger ». C’est, ailleurs, cette jeune fille qui affirme qu’elle épousera l’homme que ses parents lui choisiront et qu’elle en sera heureuse. C’est lors d’une barbecue party, cet autre qui avec des arguments économiques que ne renierait pas Macron, explique que la littérature est une activité inutile, autant dire nuisible. Comment réagir face à ça ?
Éric Pessan, dans ce recueil de textes qui font une unité, n’apporte aucune réponse théorique. Il témoigne simplement. Il met à plat son impuissance à agir, sa colère, ses doutes. Il va chercher Montaigne ou Michaux pour tenter de mieux cerner ce qui se joue dans ces confrontations violentes, négatrices des valeurs qui l’animent. « C’est aux chrétiens une occasion de croire que de rencontrer une chose incroyable. » Cette phrase tirée des Essais, il se la met en bouche, il la fait rouler sous la langue, la laisse pénétrer en lui pour lui trouver la capacité de répondre à ce qui, quatre siècles et demi plus tard, fait question. « Cette phrase, écrit Pessan, dit avec précision ce qu’est une croyance : quelque chose qui se nourrit de chaque réfutation. » Et d’ajouter : « Tout ce que je pourrais dire et écrire sur l’égalité et la tolérance pourrira dans l’esprit d’une personne intolérante et se transformera en compost. » Ne rien dire donc, ne rien écrire ? On sait d’avance quelle réponse l’écrivain apporte à cette conclusion. Il écrit Pessan et il n’est pas près de s’arrêter. C’est parfois ici une écriture-cri : « Silence ! Par pitié. Taisez-vous donc ! » lance-t-il aux voix racistes et antisémites qui l’acculent, avant de choisir de parler de lui, de faire de lui un exemple : « Je n’ai rien trouvé de mieux que la littérature. Sérieux, j’explique que je lis pour la connaissance et l’extase. Les livres m’ouvrent au monde. (…) Si seulement je savais comment j’ai cheminé vers la littérature, je pourrais partager la formule secrète. » Ce faisant, n’est-il pas comme ceux qu’il combat : sûr de ses valeurs, prêtre de sa foi ? Lucide, l’écrivain porte un regard acéré sur le...

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