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Domaine étranger Voyage à Ravicka

septembre 2019 | Le Matricule des Anges n°206 | par Éric Dussert

Le tourisme-à-ailes ayant ravagé l’Inconnu, on a besoin d’espaces nouveaux. Comme William Faulkner, on invente donc des territoires vierges. Une poétique de l’Ailleurs en profite et produit ces seules dernières semaines deux livres dont l’un visite une île excluant tout pouvoir (Emmanuel Dockès, Voyage en misarchie, Éditions du Détour), l’autre une ville – américaine, what else ? – fictive (Olivier Hodasava, Une ville de papier, Inculte). Une jeune artiste-écrivaine américaine, Renee Gladman, propose elle aussi une ville sortie de son esprit : Ravicka, peuplée de Ravickiens, qui parlent leur langue, le ravic. Elle est arpentée par une narratrice « voyageuse-linguiste » qui conclut, sans nous en convaincre vraiment, à son étrangeté viscérale.
Le Voyage à Ravicka est une mise en paragraphes prosaïques de notre biotope, des êtres qui y fraient et des mouvements de leurs corps. L’idée de ce voyage est qu’il permettrait une prise de conscience différente de la ville, comme Gladman le proposait déjà dans ses fragments de Calamities (Wave Books, 2016), un recueil destiné à atteindre un « niveau de conscience nouveau ». Ici, après avoir constaté le vide quasi métaphysique de la cité, sa couleur jaune – et le très beau dessin de couverture du livre par l’auteure elle-même –, on note la paradoxale absence de la ville en tant que figure littéraire autonome, ainsi que la fuite inexorable de ses citoyens. En fait, il saute à l’esprit qu’on a abordé l’univers d’un jeu vidéo, à l’instar de celui de La Ville fond de Quentin Leclerc (L’Ogre, 2017) : le sens se délite au profit de mouvements hachés et gratuits d’êtres très peu individualisés. D’où cette gestuelle de PlayStation : « Au premier rang, une femme défit sa robe de soirée, puis se ravisa et la remit. » Sans doute peut-on voir dans ce premier volet de la tétralogie urbaine de Renee Gladman une tentative de dire quelque chose de notre monde, mais il faudra attendre le prochain volume pour savoir si un peu d’âme et de sens parviennent à s’infiltrer entre les lignes.
Éric Dussert

Voyage à Ravicka de Renee Gladman
Traduit de l’américain par Céline Leroy, Cambourakis, 96 pages, 16

Le Matricule des Anges n°206 , septembre 2019.
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