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Domaine français Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon

novembre 2019 | Le Matricule des Anges n°208 | par Virginie Mailles Viard

Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon

Il neige depuis une semaine. Près de la fenêtre je regarde la nuit et j’écoute le froid. Ici il fait du bruit. » Ici, c’est le pénitencier de Montréal, 1357 détenus, et 82 mis à mort par pendaison. Paul Hansen partage un espace de 6 m2 avec Patrick Horton, un « homme et demi qui s’est fait tatouer l’histoire de sa vie sur la peau du dos », accusé de meurtre. De cette cage qu’il occupe jusqu’aux « effractions d’intimité  », Paul remonte le cours de sa vie, et les événements qui l’on conduit là, non loin de l’immeuble L’Excelsior, qu’il dirigeait de main de maître, travaillant pour le compte de soixante-huit résidents. Capable «  de remettre en ordre et de réparer tout un monde précis, (…) fait de câbles, de tubes, de tuyaux » de faire face aux pires hivers et aux plus durs étés, d’accompagner les résidents âgés jusqu’à la fin, Paul est un « concierge magicien », profondément doux et bon, ayant à sa charge un univers complexe qui peut partir en vrille à tout moment. Cette charge, s’il est capable de la supporter, il le doit peut-être à son père, le pasteur danois Johanes Hansen, et à sa mère, Anne Madeleine Margerit, exploitante d’un cinéma d’art et d’essai. Dans Tous les hommes… les lecteurs de Dubois retrouveront les lignes de force de l’œuvre : le milieu carcéral, des territoires – Toulouse, le Canada –, les prénoms des personnages, le chien, animal totem. Et cette écriture documentée et cinématographique qui puise dans le réel : la prison de Bordeaux à Montréal, Thetford Mines, la ville minée par l’amiante. Mais cette continuité est soumise à des glissements, une dérive des continents où les repères se fissurent. Ainsi, L’Excelsior – un écho aux quartiers ultra-sécurisés présents dans L’Amérique m’inquiète – sera le décor de la révolte de Paul. Les déplacements des personnages, des lieux, et des époques, se font sans heurts, jusqu’à la déchirure, et l’émergence de cette langue « de liberté… faite d’insolence, de fureur, d’irrespect, d’humour… avec des phrases à réveiller les morts  ». Une langue pour habiter le monde.

Virginie Mailles Viard

Tous les hommes n’habitent pas le monde
de la même façon
de Jean-Paul Dubois
L’Olivier, 246 pages, 19

Le Matricule des Anges n°208 , novembre 2019.
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