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Poésie Sur le pont des regrets, de Denis Tillinac

novembre 2019 | Le Matricule des Anges n°208 | par Anthony Dufraisse

Sur le pont des regrets

Un polygraphe, ce Denis Tillinac : chroniqueur de la vie politique et sociale, essayiste aux larges vues, redoutable polémiste, romancier inspiré mais aussi, on le sait moins, poète. On garde encore en mémoire le titre de l’un de ses précédents recueils, c’était il y a une quinzaine d’années : La Pluie sur les carreaux dessine des fantômes. Dans ce nouvel opus, il pleut encore parfois et les fantômes familiers toquent aux carreaux. Silhouettes des amis trop tôt partis (dont Pirotte, cet autre « brocanteur de l’âme »), des ombres et des élues du cœur, « amours mortes ou pas nées ». Des passions fixes, indélébiles ; des rixes avec Chronos, forcément. Ce mauvais génie qu’est la mélancolie douce, imprime sa marque et son roulis à tous ces poèmes à la géographie plurielle : la tendre Corrèze, les terres d’Ovalie, l’asphalte américaine. Moins des poèmes, d’ailleurs, que des histoires esquissées, des photos sépia recolorisées, des scènes muettes qu’on sonorise ; « juste un sillage de souvenirs ». Cette facette poétique de Tillinac n’est peut-être pas la plus brillante, mais c’est certainement la plus touchante. Il s’y montre tel qu’il est, nostalgique, abrasé par le temps qui passe (« ce passé/ où je continue d’habiter ») sans que jamais passent les regrets. « Immobilité à perpétuité/ Que rien ne bouge ma devise », écrit celui qui bien des fois ailleurs a pu dire son bonheur d’être réac, pour reprendre le titre d’un de ses livres. Mais c’est un conservatisme d’un tout autre genre qu’il cultive ici : l’évocation des saisons, heureuses ou non, qu’on porte précieusement en soi, persistance rétinienne ou seconde peau. Piécettes sans cesse remises dans le juke-box pour faire entendre le blues d’une ritournelle, ces mots-là ne visent pas au sublime, mais s’énoncent simplement, sans artifices, sans effets de manche lyriques. Vraiment, ce recueil a la simplicité d’un bouquet de fleurs, des roses, bien sûr, qui piquent au sang si l’on n’y prend garde.

Anthony Dufraisse

Sur le pont des regrets, par Denis Tillinac
Le Dilettante, 91 pages, 12

Sur le pont des regrets, de Denis Tillinac Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°208 , novembre 2019.
LMDA papier n°208
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LMDA PDF n°208
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