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Domaine étranger Lettres à ses disciples argentins

janvier 2020 | Le Matricule des Anges n°209 | par Guillaume Contré

Lettres à ses disciples argentins

On connaît l’histoire : en 1939, Gombrowicz débarque à Buenos Aires pour un bref séjour qui s’étalera vingt-quatre ans. En 1963, il retourne en Europe au moment où « le cours de (s)es actions littéraires est à la hausse ». L’Argentine, pays « immature » par excellence, avait de quoi le séduire et, plutôt que l’intelligentsia – le fameux repas où il fut invité à la table de Borges ne fut pas une réussite –, il préféra fréquenter de jeunes écrivains bohèmes qui l’admiraient sans réserve et que lui traitait en retour avec une affection goguenarde. Dans les lettres qu’il leur aura adressées – écrites pour la plupart après 1963 et traduites depuis son espagnol extravagant –, leur prodigue-t-il conseils et rodomontades sur un ton provocateur où conviction de son propre génie et sens de la parodie ne cessent de s’entremêler : « N’oublie pas, mon cher Asno, que lorsqu’un petit jeune pense, souffre et gémit il reste toujours INFÉRIEUR, et ne mérite donc pas notre respect, alors que lorsqu’il rit il est INVINCIBLE. » ; « Sache que les GRANDS (comme moi ou cet imbécile de Sartre) savent parfaitement ce qu’ils veulent et où ils vont ; les petits, eux, s’égarent ». Plus loin, entre deux comptes-rendus de ses avancées avec le monde éditorial ou de ses déceptions lorsque sont montées ses pièces de théâtre, il se déclare « écœuré » quand un de ses amis se laisse aller à des « beuglements ultra-bourgeois » en évoquant la question de son homosexualité. Ainsi, depuis l’Europe – où « tout est plus INTELLIGENT et moins voyou » –, poursuit-il la construction de son personnage tout en prévenant ses protégés des dangers de trop croire « à ce qu’il y a de prétentieux et de honteux » dans le fait « d’être candidat au poste “d’artiste” ». Et, derrière le masque égotiste et ricaneur de celui qui déclare qu’il « faut imposer la priorité de sa propre jouissance sur tout le reste » se glisse un « Witoldo » attentionné ne prenant pas à la légère son rôle de père putatif. Guillaume Contré

Lettres à ses disciples argentins, de Witold Gombrowicz
Traduit de l’espagnol par Mikaël Gómez Guthart, Sillage, 224 pages, 14,50

Le Matricule des Anges n°209 , janvier 2020.
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