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Éditeur Un radeau pour quelques solitudes violentes

mars 2020 | Le Matricule des Anges n°211 | par Richard Blin

C’est ainsi que Jean-Paul Michel définit William Blake & Co, sa maison d’édition qui fête ses cinquante ans. Un chemin de livres et une vie vouée aux signes, à la souveraineté de leur sorcellerie et au désir de rendre à l’acte d’art ses vivants enjeux d’être.

S’il est difficile de dire ce que peut un livre, on sait ce qu’il devrait être : une action et un enjeu, un ton et une chance s’offrant sous les auspices d’une beauté d’encre et de papier. Le souci de la forme, de la matérialité, le soin porté à la dimension graphique et visuelle, l’invention, le désir d’associer le texte et la peinture, toutes ces manières d’élever l’édition au rang de l’un des beaux-arts, sont l’apanage des éditions William Blake & Co, fondées et animées depuis cinquante ans par Jean-Paul Michel, qui est aussi l’une des voix les plus singulières de la poésie contemporaine. De cette aventure qu’il pilote en solitaire depuis Bordeaux, et qui a débuté en 1965, un magnifique livre-catalogue – édité à l’occasion de l’exposition que lui a consacrée la Bibliothèque de cette ville – vient documenter le parcours, illustrer les moments-clés, témoigner de ce que fut, et continue à être, cette « prospection passionnée de formes nouvelles en fait de poésie, d’art et de pensée ».
À 15-16 ans, Jean-Paul Michel, né en Corrèze en 1948, se mêlait déjà d’imprimer des signes, mais son premier acte d’éditeur fut l’impression, en 1966, sur une presse à bras, d’un long poème, Le Roi, œuvre d’un poète marocain alors inconnu, Mohammed Khaïr-Eddine (1941-1995), un poète du désespoir et de la rage dont on peut lire les poèmes dans Soleil arachnide (Poésie/Gallimard). Avec ce geste s’inaugurait une relation quasi charnelle au livre et à sa fabrication. Une sorte de passion qui allait s’ancrer autour de la volonté de prendre au pied de la lettre l’injonction rimbaldienne qui veut que « les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles », et qui allait se développer autour du désir de « poursuivre avec Mallarmé », d’assumer la folie « d’un acte qui fût un Acte ». Il s’agissait de vouloir « le Poème comme Poème », un tout-personnel pari, un coup de dés qui actait une foi absolue dans les puissances du langage et légitimait le rêve d’un livre où enclore « la vie même ».
Désormais les choses étaient claires : écrire et publier relèveraient du même acte, étaient inconcevables l’un sans l’autre. D’où le choix qui sera fait du nom de William Blake – ce grand poète et visionnaire anglais (1757-1827) qui illustrait lui-même ses poèmes, les gravait, les imprimait, les distribuait – pour servir de bannière à la maison d’édition. Quant au « & Co », il est une référence à Adrienne Monnier et à sa librairie, Shakespeare & Co, où fut publiée la première édition française de l’Ulysse de Joyce, qui est l’auteur à qui Jean-Paul Michel empruntera la citation qui deviendra le titre de son premier livre, C’est une grave erreur que d’avoir des ancêtres forbans, publié en 1975, sous le nom de Jean-Michel Michelena, à l’enseigne de « Architypographies », un nom qui était déjà tout un programme et annonçait William Blake & Co. Ce tout premier livre, « écrit avec des ciseaux », véritable mise en pièces des poèmes rimbaldiens de son adolescence, est fondateur...

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