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Domaine français Carnage au village

mars 2020 | Le Matricule des Anges n°211 | par Catherine Simon

Des gens comme eux

Qu’est-ce qui a donc poussé « Monsieur Guillot », comme l’appelle le juge, installé avec sa compagne dans un village paisible, où le silence, l’hiver, est tel que, « la nuit, si on tend bien l’oreille, on peut entendre les éboulis de roches que la montagne usée laisse choir dans les petits lacs turquoise, laiteux, troubles comme des yeux aveugles », qu’est-ce qui a donc poussé Constant Guillot à massacrer ses proches voisins, une famille entière, un soir d’hiver précisément, tuant les gosses et les parents en un affreux carnage ? Est-ce la frustration qui l’a transformé en monstre ? La jalousie ? Le racisme ? Car le voisin, Bakary Langlois, était un Noir et un chef d’entreprise prospère, arrivé récemment au village, avec femme (blanche) et enfants (métis). Anna, la compagne du meurtrier, ressasse ces questions, accablée. Le procès a tranché, sans répondre. Comment n’a-t-elle rien vu venir ?
Refaisant mentalement le chemin qui a conduit au drame, Anna avance, comme on monte un calvaire : le village, son bistrot, son église, ses fêtes bien-de-chez-nous ; la jeunesse de Constant, leur rencontre ; l’arrivée des Langlois et les liens ambigus qui se tissent ; la justice et son théâtre implacable et lacunaire… Quand s’ouvre le récit, Constant, condamné à la perpétuité, est en prison depuis un an. C’est à lui qu’Anna s’adresse. Mais c’est nous qu’elle captive.
Des gens comme eux est un livre qui vous tient à la gorge : subtil, puissant, poignant, ce thriller villageois dit la France d’avant les ronds-points, les lézardes d’un couple, la descente aux enfers d’un homme faible, que la vie a blessé, la force d’une femme sans qualités, qui marche, seule, vers la lumière.
Après L’Odeur des planches (2013), interprété au théâtre par Sandrine Bonnaire, après Majda en août (2016) et La Faute à Saddam (2018), Samira Sedira, comédienne et écrivaine, confirme, avec ce très troublant récit, ses dons de romancière et son talent à explorer « l’humanité tremblante » et ses violents mystères.
C. S.

Des gens comme eux, de Samira Sedira
Le Rouergue, 176 pages, 18

Carnage au village Par Catherine Simon
Le Matricule des Anges n°211 , mars 2020.
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