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Poésie Classés sans suite

mars 2020 | Le Matricule des Anges n°211 | par Éric Dussert

Classés sans suite

Qui a peur des femmes spirituelles ? Considérez les aphorismes de Natalie Clifford Barney (Éparpillements, La Coopérative, 2020) ou la quatrième de couverture de Classés sans suite, recueil de poèmes de Sophie Martin rédigée par elle-même. C’est une page magnifique de cette bibliothécaire et collaboratrice de la revue La Ronde, romancière au Mercure de France (La Fille de l’air, 2012) et aux Petites Allées (L’Eau, 2018) sous le pseudonyme de Sophie Koltcha. En un feuillet à peine, elle ravage l’esprit de sérieux poétique et balance sur le ton de la confidence « J’ai abouti à ce recueil qui me paraît maigre les mauvais jours, acéré les bons, (…) sans prétention à l’originalité dans le sujet, à rendre le ratage sentimental et sexuel à nouveau à peu près présentable : c’est-à-dire, aussi, comique. »
Voilà pourquoi c’est avec la sensation d’assister à la naissance d’une sorte de nouvelle Georges Fourest, érudition, subtilité et enjouement compris, qu’on entre au cœur de sa vie sentimentale aux événements Classés sans suite et relatés sur un air de tous les jours. Vie décevante devenue drôle au brûlot de l’esprit et apparemment tonique. « Très jeune j’avais renoncé à plaire / Je travaillais à être intelligente / Ce qui a bien marché » : les hommes la quittent, dit-elle, en la jugeant la plus intelligente des femmes. Ils ne sont donc pas idiots, mais lâches peut-être, et elle en tisse une drôle d’élégie : « Moi je ne suis pas belle / je ne suis pas bonne / ni muette, mais la plus vive / Je ne compte pas / personne ne m’épouse / en fait de femmes les hommes / préfèrent les mortes à demi / tant pis pour eux / pour moi qui ne sers à rien qu’à rire / des airs graves qu’ils prennent pour se plaindre. »
Si les hommes se plaignent trop facilement, ils ne devraient pas regimber à cette parution qui signale que nous accueillons une créatrice majeure en devenir.
Éric Dussert

Classés sans suite, de Sophie Martin
Flammarion, 120 pages, 17

Le Matricule des Anges n°211 , mars 2020.
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