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Poésie Cristina, de Caloniz Herminia

juillet 2020 | Le Matricule des Anges n°215 | par Anthony Dufraisse

Récit, roman, prose poétique ? Aucune mention ne l’indique. On entre donc dans ce livre sans savoir ce qu’il est potentiellement mais pas, étrangement, sans appréhension. La peinture de couverture, signée Cristine Guinamand, où le rouge et le sombre contrastent avec le blanc éclatant n’est sans doute pas pour rien dans cet état de confuse inquiétude. Petite enfance, enfance, adolescence, jeunesse, c’est sur cette trame chapitrée en quatre temps que la partition se joue. Le « je » féminin qui s’exprime là a beaucoup à dire de cette vie d’avant sur laquelle il revient comme on hante un lieu, encore et encore. Née au début des années 60, Caloniz Herminia, botaniste spécialiste des climats tropicaux dans une autre vie, a l’art de tisonner les cendres rougeoyantes d’un désir toujours ambivalent, entre douceurs imprimées par le monde et douleurs infligées par les êtres – ici d’intrusives figures masculines, là de poudreuses représentations féminines, comme Cristina, la mère. D’une période à l’autre, l’esprit qui habite cette voix se consume, grésille, s’éprouve, avec le corps comme matière en fusion ou matière à fission. De bout en bout domine la luxuriance de la langue, comme le serait la flore de quelque biotope exotique, une prose lancinante qui finit par envoûter. Le fait que l’auteure, qui donc écrit en français, soit colombienne, n’est sans doute pas étranger à l’excès de subtilité dans l’emploi de la langue. À moins que cette écriture d’une extrême précision, jusqu’à la préciosité par moments, ne soit le seul moyen pour elle de sublimer des expériences pénibles peut-être autobiographiques… Pour se faire une idée de cette prose profuse, ces phrases, les dernières du livre : « Par la fenêtre, le village marbré de blanc surplombe un vallon où végètent des platanes, des sycomores troués d’orange, comme des brasiers. La côte monte vers les cimes, le soleil traîne sur la luzerne une nappe liquide et or ». Théâtre d’ombres, cette histoire à fragmentations, appelons-la comme ça finalement, est un feu d’artifice poétique : ses étincelles illuminent et brûlent à la fois.

Anthony Dufraisse

Cristina, de Caloniz Herminia
Le Réalgar, 69 pages, 10

Cristina, de Caloniz Herminia Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°215 , juillet 2020.
LMDA papier n°215
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