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Domaine étranger Le Tram de Noël

novembre 2020 | Le Matricule des Anges n°218 | par Jérôme Delclos

Tout comme Idiotie permit la découverte de Pierre Guyotat par le grand public, Borgo Vecchio a rendu le même ironique service à l’auteur de Malacarne et de Passes noires, premiers romans violents, transgressifs, et qui bousculaient la langue. Illustré par le peintre Gérard DuBois et placé sous l’autorité de Dickens, un conte de Noël lisible par tous confirme cette tendance de l’écrivain sicilien vers une écriture plus épurée.
Calaciura avait déjà écrit un Conte du bidonville. On retrouve dans Le Tram de Noël son intérêt pour les pauvres, les esseulés, les vaincus de la vie, et sa fascination pour le nocturne ici sublimée par l’illustrateur : grands aplats noirs de la nuit et des corps africains, blancs lunaires, rouge sang des aciers, des habits, de cette pièce de boucherie à mi-livre. Chaque chapitre correspond à une station sur ce trajet « de terminus à terminus, jusqu’au dernier arrêt, banlieue de la banlieue où Dieu se refusait à jeter un regard, où même par erreur il n’avait jamais pénétré  ». C’est durant la traversée de ces limbes, au tout début du trajet ou plutôt à la fin du précédent dans ce tram qui fait des rotations, qu’un nouveau-né a été déposé en fond de voiture.
Un conducteur mélancolique, une prostituée et son client, un couple de hasard dont la femme dit et redira « Il y a un enfant », un vieux vendeur de rue, un domestique en tenue à boutons dorés, un jeune migrant qui se souvient de son lapin que des affamés comme lui ont tué, une providentielle infirmière, et même un « mage » dont la main « ingouvernable » fait des tours à son insu, tous viennent s’ajouter « aux autres en forme de crèche ». Si le tram avance selon un temps linéaire, celui de la narration, subtil, fait comme dans tout vrai conte de Noël un mystère de cette Nativité noire. À la fin, le lecteur est le ravi.

Jérôme Delclos

Le Tram de noël
Giosuè Calaciura
Traduit de l’italien par Lise Chapuis
Notabilia, 111 pages, 16

Le Matricule des Anges n°218 , novembre 2020.
LMDA papier n°218
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