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Dossier Victor Segalen
Entre l’immémorial et l’immédiat

mars 2021 | Le Matricule des Anges n°221 | par Richard Blin

Voyageur visionnaire, pèlerin de l’absolu, auteur, en quinze années, d’une œuvre foisonnante et en perpétuel chantier, Victor Segalen (1878-1919) n’aura cessé de chercher les points de concordance entre l’imaginaire et le réel, tout en visant ce lieu mythique où connaissance et vie ne s’excluraient pas. Il entre dans la Bibliothèque de la Pléiade.

Lire Segalen, c’est courir l’espace, remonter le temps, affronter la réalité sensible, « celle que nous touchons, palpons et dévorons de toutes les dents et de toutes les papilles de nos sens ». C’est s’aventurer dans l’immense continent du Divers, ausculter le corps du monde et découvrir la littérature comme forme de vie.
La sienne, de vie, n’aura été qu’une alternance de départs et de retours. Né en janvier 1878, à Brest, il eut une jeunesse marquée par le poids des conventions religieuses et morales. Reçu à l’École de Santé navale, il s’installe à Bordeaux pour des études qui furent aussi celles d’une libération – liaisons, dettes, première expérience de l’opium. Pour sa thèse, il choisit un sujet littéraire autant que médical. Intitulée Les Cliniciens ès Lettres, elle s’attache à la façon dont les écrivains naturalistes décrivent des personnages ou des intrigues pathologiques, ce qui lui vaudra de rencontrer Huysmans, Saint-Pol Roux et Remy de Gourmont qui l’introduit au Mercure de France. Mais ses goûts le portent aux antipodes du naturalisme, et c’est dans une voie neuve qu’il s’engagera dès son premier livre.
Parti occuper son premier poste de médecin de la Marine, à Tahiti, il contractera, lors d’une escale à San Francisco, une fièvre typhoïde qui faillira l’emporter, mais lui donnera l’occasion, lors de sa convalescence, de découvrir les mille et une facettes de la civilisation chinoise en visitant le quartier de Chinatown. C’est donc en ressuscité qu’il débarque à Papeete, en janvier 1903. Il a 24 ans et va vivre un long transport d’adoration. « Pendant deux ans, j’ai mal dormi de joie. J’ai eu des réveils à pleurer d’ivresse du jour qui montait (…). J’ai senti de l’allégresse couler dans mes muscles. » Il s’installe avec une première vahiné, puis une seconde. « Je la possède avec la jouissance éprouvée à boire un coco frais ou à peler une mangue. Elle sent d’ailleurs le fruit. Ni plus, ni moins. » Mais c’est une civilisation qui se meurt qu’il découvre. « Ils agonisent, ils meurent, les pâles Marquisiens élancés ». Un monde des origines où Gauguin avait choisi de s’installer et où il mourut en mai 1903. Chargé de recueillir ses biens, Segalen découvre alors « un de ces indépendants superbes qui osèrent s’affirmer comme au-delà de toute règle, de tout poncif, et marcher droit vers leur vision, et crier leur haine de l’ignoble foule ». Un artiste radical à qui il consacrera deux textes, Gauguin dans son dernier décor (1904) et Hommage à Gauguin (1918).
Parallèlement, il commence la rédaction des Immémoriaux, qui paraîtra à compte d’auteur sous le nom de Max-Anély, en 1907, et qui est la transposition littéraire des thèmes picturaux de Gauguin, un hymne à la joie et aux délices de la vie primitive, mais surtout un brûlot contre la colonisation et l’évangélisation d’un peuple qui s’est laissé faire par nonchalance et oubli de la loi traditionnelle. « Vous avez perdu les mots qui vous armaient et faisaient la force de...

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