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Poésie Cavale russe, de Célestin de Meeûs

février 2022 | Le Matricule des Anges n°230 | par Emmanuelle Rodrigues

Cavale russe surprend pour la manière singulière dont l’auteur entreprend de nous relater un voyage aux confins de l’Europe et de l’Asie. Loin de paysages par trop familiers, ce sont ici les plaines immenses de la Sibérie, les zones quasi désertiques de la toundra, les fleuves et les lacs dont les noms extraordinaires émerveillent d’emblée : Amour, Ienisseï, Volga, Baïkal. Cependant, l’essentiel ne tient pas seulement à l’élan que la traversée d’un continent à l’autre procure, mais bien au trajet qui se constitue et se dessine telle une « cartographie du temps ». Car, cette « cavale » révèle l’expérience d’un espace-temps tout autre : « être resté sur place ne m’aurait pas paru / être plus éloigné de tous ces lieux sur terre ». C’est ainsi que le récit tend à dire toute la matière émotionnelle qui s’agrège là au cours de cette équipée. Les sens sont ici aux aguets et font écho aux temps forts d’une quête initiatique. L’aspect inhospitalier des paysages, la rudesse du climat, la solitude, l’absence et l’éloignement exacerbent ce qui doit se conquérir au-dedans de soi.
Peu à peu, l’élan vers le lointain rapproche le narrateur de sa propre histoire affective et donne à suivre une quête amoureuse. L’évocation de l’amante dont il a emporté une photographie, révèle au cœur de cette errance une sorte de brèche qui s’ouvre ainsi parmi d’autres. Plus encore, l’écriture tel un désir inextinguible, devient le motif récurrent de cette exploration. Et le narrateur en vient à écrire, avoue-t-il alors, « pour remonter vers la première image / que la mémoire enfin / ne reconnaîtrait pas ». Comme il déclare croire à la tendresse, et s’éprouver par « un pied de nez encore une fois / fait à la mort ». Selon l’expression de Jean-Baptiste Para, « l’expérience vive de l’espace russe » révèle la gageure d’une telle épreuve, celle d’une ardeur qui enflamme autant qu’elle comporte de vertige.

Emmanuelle Rodrigues

Cavale russe
Célestin de Meeûs
Préface de Jean-Baptiste Para
Cheyne éditeur, 80 pages, 17

Cavale russe, de Célestin de Meeûs Par Emmanuelle Rodrigues
Le Matricule des Anges n°230 , février 2022.
LMDA papier n°230
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