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Domaine français Nos années glorieuses

mars 2022 | Le Matricule des Anges n°231 | par Franck Mannoni

Nos années glorieuses

La France des années 1960, dans la plaine du Forez, un petit bout de province cher à Bruno Testa. C’est là que les immigrés transalpins venus chercher un avenir meilleur s’échinent dans les usines locales. Verrerie, fonderie, tout est bon pour commencer une nouvelle vie. Entre témoignage fictionnel et récit documentaire, l’écrivain livre le portrait sensible de ces déracinés qui ont le parler haut. Le narrateur, Ugo, y décrit son enfance. Une aventure racontée par un « je » observateur, bien vite remplacé par un « on » bien affirmé, signe d’une communauté solidaire. Si l’enfance est insouciante, marquée par la certitude qu’on peut « glisser infiniment sur la vie », le dur labeur des hommes transparaît bien vite. Soudeur à l’arc chez Schneider-Saint-Etienne, le père, véritable patriarche, part à 5 heures du matin et rentre à 20 heures. C’est un étranger à sa propre famille. D’autres n’échappent pas au travail posté : « L’homme reviendrait au petit matin fatigué pour plonger dans le lit. Il se lèverait hébété pour manger. Il ferait encore une sieste avant de repartir au boulot ». Ce microcosme qui vit en cité s’oublie les jours de repos, arpentant les nombreux cafés. L’alcoolisme guette ceux qui ont le mal du pays, et les autres qui s’ennuient dans la régularité des jours. Le poison s’insinue même au cœur des maisons : « au-delà de la boisson comme gloriole, il y avait aussi la boisson cachée des pères et des mères ». Dans ces scènes de la vie ouvrière, les personnages de Bruno Testa sont souvent identifiés par leur surnom, une posture, une anecdote. Ils constituent le petit peuple d’une France en mutation. La modernité technologique s’apprête en effet à investir les foyers, même les plus pauvres. La télévision, notamment, va bouleverser les liens sociaux. Bruno Testa, lui, narre la vie comme elle va, avec l’acuité psychologique d’un Balzac et la rigueur descriptive d’un Zola, le tout mâtiné d’un peu de folie transalpine.

Franck Mannoni

Nos années glorieuses
Bruno Testa
Le Pommier, 192 pages, 16

Le Matricule des Anges n°231 , mars 2022.
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