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Poésie Le Mémoire Lucien Dolchor

avril 2022 | Le Matricule des Anges n°232 | par Jérôme Delclos

Le Mémoire Lucien Dolchor

Entre son titre et sa quatrième de couverture, Le Mémoire Lucien Dolchor balance entre douceur et violence. Côté pile, la dolchor ou « douceur » des médiévaux, sublimée en nom propre, lorgne vers une silhouette dans l’été toulousain. « À dix-huit heures, Lucien Dolchor nage. Il nage en comptant vingt-sept longueurs, puis verse un long pastis ». Côté face, on lit le fier impératif « Cognons, où le soleil demande », comme en écho à Défends-toi, Beauté violente ! de Jean-Paul Michel, ou au N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit de Dylan Thomas. Entre ces deux balises ? Un montage aussi court que prodigue en intensités, cousin du cut-up de William S. Burroughs sur qui Ossang, cinéaste et poète, a écrit. Sa force réside dans le pari de faire tenir ensemble une narration – pâle héros, bas-lieux, mortes saisons, quête d’un Graal dont on ne saura rien – et le flot impétueux des images menaçant de la rompre ou noyer. C’est que, confie Ossang, « Le jeu contradictoire m’excite ».
Une errance sans but nous conduit « dans une sorte d’interrègne. (…) On y respire le signe que tout va finir », et dans la lassitude et l’irritation à désespérer de trouver les mots pour ce « cadastre régulier d’une banlieue pluvieuse », morne « endroit sans vacuité », épuisante « Cocagne ». Oh, « Pas de quoi se plaindre », et pourtant… le « dol ». Mémorandum d’une chevalerie pauvre, « Je me suis levé pour monter en voiture, et suis parti à Lidl ». Soudainement une petite grâce bien vive, la vision d’un écu : « Le capot bleu sombre encore chaud de l’automobile ». Monotonie encore, « Les jours suivent une courbe sans fin – on attend que l’heure passe ». Mais, malgré rien, le pressentiment de ce que jadis Guillaume IX d’Aquitaine, trouveur du trobar, chantait Ab la dolchor del temps novel, « à la douceur du temps nouveau ». En somme, comme dit le narrateur aux obsèques en « Pays Cathare » de Lucien Dolchor, « Beau voyage ». Et langueur.

Jérôme Delclos

Le Mémoire Lucien Dolchor
F.J. Ossang
Pariah, 29 pages, 10

Le Matricule des Anges n°232 , avril 2022.
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