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Entretiens Au Derby des Psaumes

juillet 2022 | Le Matricule des Anges n°235 | par Jérôme Delclos

En un tour de piste effréné dans Paris, François Esperet gyrovague au côté des outsiders et des non-partants de la course. Le souffle et l’alacrité.

On avait découvert François Esperet en 2013 avec Larrons (Le Temps des cerises), une épopée qui chantait les voyous, les putains : « Dans Paris prostitué souvent le soir je les vois/ les princes dérisoires de la nuit les beaux étalons/ castrés qui raclent le sol de leurs sabots précieux/ avant de s’élancer trotteurs hystériques efféminés ». Le jeune capitaine de la gendarmerie nationale venait de la quitter pour entrer en poésie, la tête encore pleine des Larrons et Gagneuses (2014) du Paname nocturne. La trouble fascination du flic pour le milieu ? Non, mais l’empathie avec ses boucs et brebis égarés, et la quête – mystique – qui déjà perçait sous les enquêtes du chef de groupe. Esperet, un temps conseiller à la mairie de Paris, est en 2018 ordonné diacre d’une église orthodoxe. Il édite au Sandre Visions de Jacob puis chez Robert Laffont Ne restons pas ce que nous sommes, ses homélies : Kerouac, Apollinaire, Dylan, Tom Petty and the Heartbreakers y tutoient les saints de l’Église d’Orient – Macaire et pas mal de Grégoire – et un classique de sa théologie comme Vladimir Lossky.
Aussi, et le sachant prêtre depuis peu, on craignait avec Heureux est l’homme de retrouver l’auteur assagi, loin de l’incendiaire « Laisse les morts enculer leurs morts/ en vérité deux fois je te le dis » du confidentiel Sangs d’emprunt (La Grange Batelière, 2015). Mais c’eût été mal lire le poète qui, fort de la première épître aux Corinthiens qui dresse la folie de Dieu contre la sagesse du monde, s’est souvent dit fidèle à sa foi d’enfance – laquelle se passe de la raison – plutôt que converti. Et c’est la même langue pneumatique que dans ses premiers livres, ponctuée par le souffle mieux que par points et virgules, qui nous entraîne avec son dernier à la suite de « Salaï », le sans-abri, dans une dérive urbaine où il croise ses frères et sœurs en galères. Mendiants, migrants, soudards rangés et bien dérangés des razzias, tous pérégrins comme les connut jadis cet autre François sur la route d’Assise : une humanité « à l’image et ressemblance de Dieu » à côté de qui nous passons chaque matin sans la voir, même ou surtout quand nous lui consentons « la pitié à pas cher piécettes » pour aussitôt presser le pas, chacun de nous s’étant pourtant senti, le temps d’un regard, « aimanté par des yeux dévorateurs ».
Le texte fourmille de détails qui, pour être de Paris – « Cité », « le pont Notre-Dame et le quai de Gesvres », « Saint-Michel » – n’en sont pas moins de tout lieu où la misère se pose. « (…) mégots les siens peut-être ou ceux d’un autre fiente il y a des pigeons/ plein les quais un vieil homme les nourrit et des mouettes il dort au milieu d’elles ». Abandonnés de Dieu ? Pas sûr, si l’esprit souffle où il veut. Outre que le poète se rattache ici à la grande tradition mystique d’une louange du pauvre, du banni, de l’absent de l’Histoire, sa force réside dans une écriture emportée – « en traversant la Seine je me disais le fleuve/ qu’il est pareil à...

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