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Domaine français L' Inamour

octobre 2022 | Le Matricule des Anges n°237 | par Richard Blin

Une façon de dire par les gestes et le corps, un sens tendu du phrasé, avec Bénédicte Heim les mots s’appellent et s’interpénètrent, engendrent mouvements et accords, cultivent l’altérité comme source d’éblouissement et de subversion. L’Inamour, son nouveau livre, donne la parole à Constantin, un enfant inadapté qui est la honte et le calvaire de ses parents. Confronté à un père qui le rabroue sans cesse et à une mère dont il est « la tristesse et le silence », il ne se sent bien qu’auprès de Mano, sa plus jeune sœur, Ambre, l’aînée, étant une fille modèle faisant l’admiration de son père.
Au fil d’un monologue qui nous donne à éprouver, dans sa charge corporelle et sa densité palpable, la façon dont se construit la réalité pour lui, Constantin capte la vie en fonction d’un imaginaire qui transcende le réel. Il se vit comme enfant de la lune, ange aux ailes invisibles, mais ange en prison, surtout depuis que Mano a été envoyée en pension. Comment faire pour continuer dans cette vie quand on est « tout de travers et qu’on a toujours tout faux » ? La réponse est dans cette chronique batailleuse de ce qui est un combat pour conquérir un espace de liberté. Combat qui est celui de ceux qu’on place dans un rôle qu’ils refusent. D’où une parole qui s’enracine dans une résistance faite d’angoisse et d’euphorie, dans une insubordination qui cède l’initiative aux mots, passe par leur utilisation comme talismans ou sortilèges, et témoigne d’une sensibilité nue et brute comme d’une innocence désarmée. De crêtes d’incandescence en battement fiévreux d’espérance comme en conscience angoissée du jeu de l’identité et de l‘altérité, c’est la folie pleine de panache d’un non qui est un oui souverain à l’amour, qui est distillée par ce roman parlé à la langue naïvement farouche.

Richard Blin

L’Inamour,
Bénédicte Heim
Quidam éditeur, 164 pages, 16

Le Matricule des Anges n°237 , octobre 2022.
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