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Théâtre L' Arbre à sang

janvier 2023 | Le Matricule des Anges n°239 | par Laurence Cazaux

Angus Cerini est un dramaturge et performeur australien qui évoque souvent dans ses textes les comportements violents des hommes. L’Arbre à sang met en jeu une mère, M’man, et ses deux filles, Ida et Ada. La pièce nous happe dès les premières répliques, elle ne nous laissera plus jamais tranquille.
« Avec une balle dans le cou, ta tête de crétin a l’air bien mieux qu’avant. » commence la mère. Les trois femmes viennent de tuer le père, un homme dont on comprend vite qu’il était violent physiquement et sexuellement. Dès lors, elles se posent la question de comment se débarrasser du corps ? La pièce se déroule sur quelques jours. Le lecteur suit les personnages au gré de leurs émotions souvent contradictoires, entre la jubilation d’être délivrées de leur bourreau, leur sentiment de culpabilité, la peur, le dégoût ou la folie. Durant ces quelques jours, elles reçoivent régulièrement de la visite. Elles essaient alors de cacher le cadavre, mais la vérité éclate toujours. Et chaque fois les voisins finissent par les aider, comme pour se racheter d’avoir fermé les yeux pendant toutes ces années sur une violence que, pourtant, ils connaissaient. Le cadavre est d’abord accroché à un arbre pour être becqueté par les animaux, puis décroché de l’arbre pour être mangé par les poules et le chien du facteur, les os faisant ensuite un excellent bouillon pour fertiliser le sol. Nous sommes dans un conte noir, très noir, où la morale vole en éclats, comme un rituel sauvage de purification. La pièce est dérangeante, elle remue les tripes, c’est le moins que l’on puisse dire. Elle est transfigurée par la langue inventée par l’écrivain australien. Une langue rude, heurtée, une langue matière, magnifiquement retranscrite dans la traduction de Dominique Hollier : « Quand même est-ce qu’on est méchantes, qu’on a fait le mal ? » demande Ida. « Tu rigoles tout ce qu’il a fait tout ça non mais sérieux ? » lui répond sa sœur. « Me demande juste si qu’on va aller en enfer » reprend Ida. « Si qu’en enfer on va alors c’est quoi qu’on vivait avant ? »

L. Cazaux

L’Arbre à sang
Angus Cerini
Traduit de l’anglais (Australie) par Dominique Hollier
Éditions Théâtrales/Maison Antoine Vitez, 66 pages, 11

Le Matricule des Anges n°239 , janvier 2023.
LMDA papier n°239
6,90 
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