La rédaction Emmanuel Laugier
Articles
Des livres
Recueil collectif de recettes d’hiver
de
Louise Glück
L' Iris sauvage / Meadowlands / Averno
de
Louise Glück
Tout est à ramasser, à sentir
Louise Glück, que le prix Nobel de littérature couronna en 2020, laisse des livres dont les expériences cellulaires indiquent l’éclosion de toutes choses.
Dès ses premiers livres jusqu’à Ararat (1990), encore inédit en français, qui précède de deux ans le livre qui la fera connaître (L’Iris sauvage, prix Pulitzer), on sent chez Louise Glück (née à New York et issue d’une famille juive hongroise) une façon tout à elle de camper les scènes, ouvertes et énigmatiques, de chacun de ses poèmes. À l’exemple de l’un d’entre eux, où la narratrice évoque sa propre absence : « Je ne me vois jamais, debout sur le perron, tenant la main de ma sœur./C’est pourquoi je ne peux pas expliquer/les bleus sur son bras, à l’endroit où la manche se termine »...
Un livre
Commencements
de
Charles Olson
Ouverture du champ
Avec Commencements paraît un choix de textes du fameux poète américain Charles Olson, l’auteur de Maximus et de Projective Verse.
Né au début du siècle (1910) à Worcester en Nouvelle Angleterre, d’un père d’origine suédoise, facteur des Postes, et d’une mère irlandaise, Charles Olson atteint assez vite une réputation incontournable aux États-Unis en publiant un essai révolutionnaire, The Projective verse (Le Vers projectif, 1950). Alors âgé de quarante ans Charles Olson fait face à un lourd présent d’écritures :...
De face, sur le motif
Depuis presque vingt ans, Nicolas Pesquès poursuit, à travers vers et proses, le tressage infini d’un motif : Juliau, colline ardéchoise, face nord.
Tout commence donc par une colline, Juliau, massif ardéchois, et par la tâche de s’y tenir. Non pas que Nicolas Pesquès ait décidé de réduire cette montagne, là, en face, au choix de son propre désir, ni même qu’elle ait été simplement élue, ou érigée, mais plutôt, comme il l’écrivait dans le premier volume de La Face nord de Juliau : « Face à l’inconnu, à ce qui toujours résiste et reste à...
Un livre
Premier Cahier mai 1935
de
Jeanne Tripier
Femme sous influence
Les éditions indépendantes Harpo &, qui comptent une quinzaine de volumes au catalogue (Serge Gavronsky, Jacques Rebotier, Philippe-Alain Michaud et Alain Puech, les trois Cahiers de Voronej de Mandelstam, etc.), ont la belle idée d’ouvrir leur nouvelle collection « Les Myrobolans » par le reprint du premier cahier de mai 1935 de Jeanne Tripier. Sous-titré De l’ordre des messages, il est issu...
Un auteur
Mathieu Bénézet met un point final à sa poésie
Depuis plus de trente ans il écrit des livres comme on creuse des souterrains, perçant et recueillant les échos de voix hantées par l’enfance, la mort et l’écriture. Jusqu’à L’Aphonie de Hegel, « mon dernier poème ». Inconsolable….
Difficile en une seule phrase de décrire l’écriture de Mathieu Bénézet, de dire le foisonnement densifié des formes qu’elle prend. Écoutons les précisions qu’il donne pour chacun de ses livres : ménippée, mélodrame, mélange, roman, poésie, miscellanées, prose, rime, récit, essai de voir, de lire, poème. Depuis la parution de son premier livre important, L’Histoire de la peinture en trois...