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Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
Finbar’s Hotel
Prenez sept écrivains irlandais, enfermez-les dans une chambre d’hôtel, donnez-leur un fil rouge (personnages récurrents), et demandez-leur en respectant l’unité de temps (une nuit) et de lieu (l’hôtel Finbar, à Dublin) de composer un roman à sept plumes. Chacun des auteurs signera un chapitre, à chaque chapitre correspondra un numéro de chambre, où se jouera un destin individuel et néanmoins...
La métamorphose de K.
Témoin et victime des barbaries du siècle, un grand écrivain hongrois se cherche des raisons de survivre. Par le joyeux Imre Kertész.
Dernièrement, on me dit souvent que j’ai « changé ». En bien ? En mal ? Je remarque que c’est plutôt en bien et j’ai l’impression que l’on m’en tient rigueur. Ces jours-ci, V. m’a fait des reproches : j’aurais « perdu ma profondeur », je parle de droits d’auteur et de questions matérielles. Comment ? C’est au statut de prisonnier et à l’infantilisme de la dictature que je devrais ma...
Gontcharov côté court
Les éditions Circé s’obstinent depuis plusieurs années avec une admirable constance et quelque succès à prouver qu’Ivan Gontcharov (1812-1891) ne fut pas l’auteur d’un seul livre, le célèbre Oblomov -d’où dérive l’oblomovisme, ce mélange de langueur et d’immobilisme en quoi Lénine diagnostiqua le mal russe par excellence.
Après La Terrible Maladie, Le Mois de mai à Saint Pétersbourg et Une...
L’art et la tanière
À travers les pérégrinations de son personnage contrefait, Piotr Alechkovski fait le portrait d’un pays au bord de la crise de foi.
Dans un passé pas si lointain que ça -mais pas tout récent non plus- à une époque où gens d’esprit et bons vivants abondaient à Starogod, une aimable compagnie d’individus du sexe masculin et d’âges divers, chassée de la rue par un froid des plus vifs, se réfugia dans la réserve d’un petit magasin de fruits et légumes, un bâtiment qui se souvenait d’avoir abrité le corps de garde de la ville...