RUBRIQUE Intemporels
Les articles
Un livre
Famille de Pascal Duarte
de
Camilo José Cela
De Charybde en Scylla
Dans son premier roman, l’Espagnol Camilo-José Cela (1916-2002) fait le portrait d’un homme dont le malheur est le seul chemin.
Un père brutal et alcoolique, ayant fait un séjour en prison pour contrebande (il sera mordu par un chien enragé avant de mourir dans d’atroces souffrances), une mère violente et ivrogne elle aussi (que son fils se souviendra avoir vue se laver une seule fois), une sœur prostituée, un jeune frère dégénéré (à qui un cochon arrache un jour les deux oreilles et qui se noie dans une bassine d’huile)… Bienvenue dans l’univers de La Famille de Pascal Duarte, qui inaugurait en Espagne, lors de sa parution en 1942, le courant esthétique du tremendisme, caractérisé par la succession de scènes...
Un auteur
Leçons de vie
Dans ce beau récit autobiographique, Luc Dietrich évoque l’enfance qu’il a vécue près de sa mère. Une initiation en mouvement.
Luc Dietrich (1913-1944) a traversé l’histoire littéraire au galop (brutalement interrompu par la Seconde Guerre mondiale, qui a croisé d’un peu trop près sa santé déjà bien fragile), et avec une discrétion exemplaire - ou excessive, si l’on a goûté la qualité de sa plume. Salué par Éluard et quelques autres, il a laissé à la postérité une œuvre brève, qu’un ensemble de lettres échangées avec...
Un auteur
Tête à tête
Italo Svevo donne à lire l’introspection d’un homme malmené par son inconscient. Plongée dans les eaux troubles de l’âme humaine.
Pour son troisième et dernier roman, publié en 1923, après un passage à vide de vingt ans, Italo Svevo (1861-1928) a créé une sorte de antihéros, un certain Zeno, affligé d’un mal presque incurable : l’irrésolution. Incurable probablement pour beaucoup, mais pas pour son psychiatre, qui s’imagine pouvoir le guérir. En vue d’une psychanalyse, ce dernier lui demande de raconter sa vie par...
Un auteur
Souvenirs de la zone
Premier livre de Louis Calaferte, Requiem des innocents fouille les terres de l’enfance rongées par la misère et la crasse. Un cri de révolte.
Rien de tel sans doute que la ville ou la rue pour observer l’homme : « Pour toucher, pour voler un peu de vérité humaine, il faut approcher la rue. L’homme se fait par l’homme. Il faut plonger avec les hommes de la peine, dans la peine, dans la boue fétide de leur condition pour émerger bien vivant, bien lourd de détresse, de dégoût, de misère et de joie ». Pour y croquer l’homme donc, et si...
Un auteur
Autopsie d’un régime
Lors d’un séjour en U.R.S.S., Pierre Herbart prend le pouls de la société russe. Sans complaisance, mais avec un optimisme étonnant.
Dans des lignes qui ont valeur d’avertissement, Pierre Herbart (1904-1974) explique qu’il a longtemps hésité à publier les pages de journal réunies dans En U.R.S.S., craignant d’abord de blesser certains de ses amis, mais redoutant surtout qu’historiquement il ne fût trop tôt pour prendre ouvertement position. Une prudence qui contraste avec l’empressement de Gide à faire paraître son pavé...