RUBRIQUE Poésie
Les articles
Le Poème que je t'écris de Georges Drano
Les poèmes de Georges Drano ouvrent des fenêtres sur les paysages qu’ils habitent. On y découvre des talus, des palus, des grèves, des lisières, des arbres, aux présences hiératiques, graves mais toujours très lumineuses. Il y a aussi le chemin, main tendue vers l’inconnu, l’autre, entre ferveur et inquiétude. Lyrique, le poète l’est en peu de mots, en brindilles de mots qui interrogent leur présence, leur puissance, sa propre présence au monde. Un questionnement perpétuel sur l’acte d’écrire qu’il a décidé, à près de 90 ans, d’interrompre en raison de la perte de son aimée, Nicole...
Le père bégayé
Avec une langue qui bafouille quand elle ne s’attache pas aux balbutiements de l’enfance, Pas revoir dévoile l’émotion d’un deuil indicible.
On sait le langage inadéquat à dire le monde. Les mots seulement capables de circonscrire une émotion sans jamais parvenir à en révéler ni la profondeur ni la violence. Face à une expérience indicible, comme ici la mort du père, il ne resterait donc que le silence, une parole mensongère (à dire autre chose que ce à quoi on s’est attaché) ou un maladroit balbutiement. Valérie Rouzeau a choisi...
Petit âme
Valérie-Catherine Richez écrit sans complaisance, avec une extrême lucidité qui pourtant ne bascule pas dans le pessimisme. L’auteur s’interroge sur l’Être, sur l’âme, non pas au sens religieux mais plutôt au sens métaphysique. Dans ce recueil, elle nous donne à lire des poèmes qui parlent de l’attention au monde, de l’attention à soi-même comme faisant partie du monde tout en gardant la...
Poésie du cadavre
Se plaçant face à l’insoutenable, la poésie de Patrick Wateau s’écrit dans une manière d’exténuation du langage, dans une radicalité qui cependant n’empêche pas un certain baroquisme, une certaine complaisance pour la putréfaction des chairs et les troubles flatulences des dépouilles.
Par argument de mort nous propose une peu réjouissante exploration du cadavre. De très courts textes assez...
Un livre
L' Espace est devant nous
de
Claude Beausoleil
L’Espace est devant nous
Aborder un auteur par une anthologie, c’est forcément prendre un risque, celui de tomber dans un choix réducteur. Surtout quand l’écrivain a publié une quarantaine de livres de poésie, d’anthologies et d’essais ainsi qu’un roman. Pourtant ici on peut parler d’une réussite, et Claude Beausoleil justifie son choix : « ce qui relie ces poèmes choisis (1978-1999), c’est la manière imagée...