RUBRIQUE Traduction
Les articles
Carole Fily*
Un zèbre dans la guerre de Vladimir Vertlib
Comment traduire en français un roman allemand écrit par un Russe ? C’est toujours la question que je me pose avant de commencer un texte de Vladimir Vertlib1 ; j’ai encore dans l’oreille ces mots que m’avait glissés l’éditrice en me confiant la traduction de son premier roman : « Vertlib écrit en allemand, mais c’est avant tout un conteur russe. Alors écrivez du russe. » Si L’Étrange Mémoire de Rosa Masur a souvent été qualifié de « roman russe », du fait, entre autres, que l’intrigue se déroule en Russie, cette dernière, bien que jamais nommée, est également très présente dans son...
Olivier Le Lay
Scènes de ma vie, de Franz Michael Felder
Je me rappelle le vif enthousiasme que souleva en moi la toute première lecture, voici deux ans, de Franz Michael Felder (1839-1869), la découverte de cet écrivain dont je ne savais à peu près rien, sinon qu’il avait été paysan, poète et réformateur social, qu’il nous laissait deux romans, Sonderlinge et Reich und arm, une correspondance très abondante et surtout une autobiographie inachevée,...
Un auteur
Mireille Gansel
Invitation à une tasse de thé au jasmin, de Reiner Kunze
entrez, déposez votre
tristesse, ici
vous avez le droit de vous taire
Invitation : j’aime placer ces quelques lignes sous le signe de l’hospitalité car elle a accompagné tous mes chemins de traduction depuis cette hospitalité inaugurale du poète Reiner Kunze – c’était au lendemain de l’écrasement du Printemps de Prague – je découvrais Sensible wege – chemins sensibles, un recueil de...
Danielle Schramm
L’Apocalypse des travailleurs, de Valter Hugo Mãe
En octobre 2011, je trouve un message d’Anne-Marie Métailié qui me demande si je suis libre. Elle me propose la traduction du roman d’un jeune écrivain portugais né en Angola, Valter Hugo Mãe dont je n’avais jamais entendu parler. Je cherche donc sur Internet et je découvre d’abord les photos : un jeune homme à la belle gueule avenante, crâne rasé, petites lunettes cerclées de noir, t-shirt...
Aurélie Tronchet*
Esprit d’hiver, de Laura Kasischke
Non, je n’ai jamais lu Laura Kasischke », ai-je répondu à Dominique Bourgois qui, non offusquée par ma réponse, a poursuivi : « Vous avez des enfants, Aurélie ? – Oui, deux filles. – Parfait, vous traduisez le dernier Laura Kasischke. »
C’était bien la première fois qu’on me confiait une traduction sur ce critère privé – pas uniquement, bien heureusement. Il m’a fallu à peine quelques heures...