Comme dans un rêve, les voix s’estompent, les formes deviennent incertaines, les souvenirs affleurent, seul trésor de l’exilé, car « celui qui meurt sur la terre d’autrui meurt seul… » En France depuis 1976, Jabbar Yassin Hussin n’a emporté pour tout bagage que sa passion pour un pays qu’il a dû fuir, l’Irak. En témoignent ces récits passés, Le Lecteur de Bagdad, ou encore ces vingt-neuf nouvelles, autant de strates archéologiques patiemment fouillées. Indulgence nostalgique et courageuse lucidité s’y disputent une suprématie illusoire. Parce qu’il a choisi de montrer l’Irak vécu par ses habitants, Jabbar Yassin Hussin relie le fait divers aux interrogations de ses personnages. Le destin tragique d’une femme égorgée par son père pour avoir écouté son cœur, mélange ainsi les genres, entre le roman d’amour et le drame social. Ici un soldat qui meurt à la guerre, là un jeune garçon découvre le hammam : la vie s’enrichit de l’imaginaire, l’histoire devient conte.
Histoires de jour, contes de nuit
Jabbar Yassin Hussin
Traduit de l’arabe par Mustapha Oulmane
et Raymond Bozier
L’Atelier du Gué
116 pages, 15 €
Domaine étranger Histoires de jour, contes de nuit
janvier 2003 | Le Matricule des Anges n°42
| par
Franck Mannoni
Un livre
Histoires de jour, contes de nuit
Par
Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°42
, janvier 2003.