éditions Aire
Ouvrages chroniqués
Le Chêne brûlé
de
Gaston Cherpillod
2022
De Niklaus Meienberg à Gabriel de Roulet, de Jean Ziegler à Madeleine Lamouille, on ne le redira jamais assez : la Suisse n’est pas le petit paradis placide, prospère et discret qu’on cherche à nous vendre. Les rapports de classes y sont tout aussi rudes qu’ailleurs et l’ordre bourgeois s’y défend avec autant de férocité. Gaston Cherpillod (1925-2012) en fut l’un des meilleurs témoins. Poète et mauvais drôle des lettres helvétiques, il ne se fit jamais faute de cracher chaque fois qu’il le put dans l’œil de sa patrie, avec une précision remarquable dont témoigne encore cette...
La Méditerranée tragique d’aujourd’hui
de
Salah Stétié
2019
Là, sur une mappemonde, « petit rectangle bleu presque imperceptible ». Telle est la Méditerranée, ô combien chère au cœur du poète et ex-diplomate libanais Salah Stétié, 90 ans cette année. Mais à bien y réfléchir, le bleu n’est peut-être pas la couleur dominante de cette partie du monde, plutôt le rouge. Comme le sang versé au cours de l’histoire, au nom de guerres et de conflits nombreux en son pourtour. Ou comme cet autre sang, cette fois le principe nourricier, sève puissante, innervante. Façon de dire que la mare nostrum est une alma mater. Transcription d’une intervention datant de...
Anthony Dufraisse
avril 2019
Le Matricule des Anges n°202
Les Petits Jardins
de
Jean-Pierre Siméon
1998
Les petits Jardins
de Jean-Pierre Siméon
Confession qui s’ouvre sur un babillage d’érudit et se clôt dans l’abîme du plus profond des cauchemars, le dernier roman de Jean-Pierre Siméon dégage une telle densité (dans la langue et dans le motif) qu’il paraît totalement atemporel. Le récit d’ailleurs joue allègrement du temps, matière élastique, propre seulement à enchaîner des rencontres sur le chemin obscur de notre narrateur, employé de librairie de livres anciens, qui connaîtra dans une accélération de sa vie à la fois l’amour et la mort, la désillusion et la passion,...
Venir grand sans virgules
de
Myriam Wahli
2018
Le premier roman de Myriam Wahli bouscule avec espièglerie les habitudes de lecture et donne de l’enfance une vision empreinte de noblesse. Anticonformiste, un brin rebelle, une petite fille de 10 ans déambule dans son hameau du Jura bernois. Au fil de ses balades, elle pose sur ce qui l’entoure un regard brut et des pensées sans virgules. Elle garde pour elle ses sentences pleines de bon sens, histoire de ne pas trop bousculer les conventions : « Moi je suis la petite et si la petite dit ça c’est la claque ». Douée d’un sens très développé de l’observation et de l’introspection, elle...