éditions Arachnoïde
A propos
Étoiles distantes
Fondées en 2003 et marquées par la mouvance post-surréaliste, les éditions L’Arachnoïde ont le goût des soleils noirs, assoiffés d’absolu. Tout en cherchant à s’émanciper.
Le Vigan, aux portes des Cévennes. C’est dans une ancienne chapelle, dont le dernier résident officiait comme imprimeur, que les éditions L’Arachnoïde ont élu domicile. C’est là qu’Olivier Cabière conçoit ses livres, impeccablement soignés, aux couvertures invariablement noires (hormis celle, rouge écarlate, de Trois cailloux pour Walter Benjamin). « J’installerai bientôt une presse pour travailler au plomb », précise-t-il. Un semblant de désordre domine. Faut-il en être surpris ? L’Arachnoïde, ce tissu qui relie l’encéphale à la colonne vertébrale, compose une étrange toile depuis dix...
Ouvrages chroniqués
Étoiles ennemies
de
Alain Hobé
2007
Dans « Étoiles ennemies », premier livre très épuré, Alain Hobé projette le lecteur au cœur de l’abîme impersonnel et statique d’une séparation amoureuse.
Tout commence de façon syncopée et minimale avec un énoncé-couperet dont l’apparente clôture du sens déconcerte, voire interdit : « Nous ne sommes pas au monde. » Ce trognon de parole recense le défaut d’un être au monde, à l’Autre, qu’un impossible à dire condamne au silence vespéral. Puis le récit bascule sans coup férir du « nous » vers un « il » abscons car inassignable. Cet « il » n’est autre qu’un homme à l’identité non définie, mortifié par la honte, qui fuit l’espace par trop confiné et dilatoire de l’étreinte corporelle. Hors le monde et le temps, il sombre dans l’après-coup...
Forge
de
Stéphane Forge
2016
Depuis cette forge, lieu de lumière et d’ombre, où s’entendent quelques coups d’enclume, une voix singulière s’élève. « Je cherche un langage-choc qui effondre », déclare ici celui qui désire bousculer le discours et rompre la linéarité de la phrase, pour mieux pénétrer le cœur de sa pensée. Composé de poèmes en prose, Forge se laisse entendre comme l’évocation d’une recherche sur l’écriture et ses tâtonnements. Ces textes tendent à dire, et non à décrire ou raconter. Parfois, il nous faut saisir la portée de mots qui fusent en quelques lignes brèves. Puis, nous voici au milieu du...
Narcose
de
Marie-Françoise Prager
2008
C’est couronnée de stupeur que vient à nous la poésie - à redécouvrir - de Marie-Françoise Prager. Une œuvre aussi fascinante que le mystère qui entoure son auteur.
Assourdie, elliptique, manifestement sortie pantelante d’une lutte sans merci contre les conjurations du silence et du secret, la poésie qu’écrit Marie-Françoise Prager semble s’élever des ruines labyrinthiques de consonances sans accord. Fusion de points d’une névralgie magnétique, cri perpétuellement retenu, s’y esquisse l’envers légendaire d’une vie livrée à l’étouffement noir de la narcose - cette forme de torpeur pathologique ou d’engourdissement propre au sommeil artificiellement provoqué.
Où sommes-nous ? Dans quel monde ? Dans quel type de réalité ? De quelles souffrances, de...
Pierres de folie
de
Collectif
2019
Si la langue ne saurait être le dernier rempart contre la démence, elle peut être le sésame qui ouvre à la poésie diagonale de son univers.
Elles sont huit dont l’écriture échappe à toutes les réductions, à tous les cadrages, huit femmes, écrivaines et « folles » réunies sous une même couverture rouge : Sophie Podolski (1953-1974), Emma Santos (1943-1983), Agnès Rouzier (1936-1981), Raphaële George (1951-1985), Unica Zürn (1916-1970), Miriam Silesu (1975-1999), Mary Barnes (1923-2001), Anne Thébaud (1966-2007). Huit voix à (re)découvrir au fil des quarante extraits qu’a sélectionnés, dans l’œuvre de chacune, Muriel Richard-Dufourquet, extraits dont certains apparaissent sous leur forme manuscrite comme pour mieux mettre à nu...
Le plus doux poignard
de
Alain Borne
2012
Alain Borne est un poète à redécouvrir pour sa sensualité profuse et la volupté sombre de ses rêves poignardés.
Il n’y avait rien. Il y eut quelque chose. Il n’y a plus rien. / Si le néant était demeuré noir, je ne le conterais. Mais pour un temps, il devint clair. / C’est ce passage du noir au noir à travers la lumière que je chante. » On ne saurait être plus précis. Cette lucidité inflexible et sereine est celle d’Alain Borne, un poète trop peu connu, né en 1915, dans l’Allier, et dont la famille s’installa à Montélimar, ville qui resta la sienne jusqu’à sa mort, le 22 décembre 1962, lorsque sa voiture s’encastra sous l’arrière d’un camion. Devenu avocat, il allait plaider à Avignon mais...