éditions Eric Pesty
Ouvrages chroniqués
Liste alphabétique des titres
Au pollen
de
J. H. Prynne
2021
Lmda N°222
Comment la poésie fait-elle la guerre au langage, aux novlangues et aux phrases fausses ? Deux poètes, puissants, y répondent.
J. H. Prynne et Karina Borovicz, deux auteurs magnifiquement découverts par des éditeurs indépendants, partagent depuis leur langue natale ce souci de la rendre étrangère à elle-même. C’est-à-dire d’en faire le lieu d’une violence et de la traduire.
Viser le langage comme une mécanique de pointe, travailler à la loupe les mots comme une véritable matériologie, n’est pour eux deux que le...
D’une rage calme
avril 2021
Celui des « Lames »
de
Anne-Marie Albiach
2013
Lmda N°145
La voix s’efface/ dans le bruit indécis et insistant / mots qu’il ne prononce pas - ». Ainsi sont les premiers mots de l’ultime texte d’Anne-Marie Albiach, disparue en novembre dernier. Celle qui, immédiatement reconnue par ses pairs à la fin des années 70, livre dans Celui des « lames » une poésie énigmatique et âpre, nous prouve encore une fois combien il est possible de travailler à...
Celui des « Lames » de Anne-Marie Albiach
juillet 2013
Gommage de tête
de
Marie de Quatrebarbes
2018
Lmda N°190
Tous ces livres qui s’accumulent, se dit-on parfois, ces bibliothèques surchargées, ces piles vacillantes. Pourquoi lire un livre en plus ? En ajouter un à la liste de ceux que nous avons lus, pour quoi faire ? De quoi avons-nous peur, à ériger ces murs de livres ? Quelle béance voulons-nous combler ? De quel vertige espérons-nous nous déprendre ? Lire serait-il devenu un but en soi, un...
Le regret des étoiles
février 2018
Les Grandeurs intensives, chapitre deux
de
Michèle Cohen-Halimi
2022
Lmda N°230
Deux livres de lecteurs qui inventent des façons d’exposer les traces mnésiques de leurs lectures. Réflexion sur une expérience existentielle.
Les exercices de la critique sont au mieux des « test solitaire » de la lecture, pour reprendre un mot-nouage d’Emmanuel Hocquard, par lesquels c’est une herméneutique qui se construit, une analyse de l’acte même, mystérieux, magique, incroyable, du déchiffrement que la lecture semble être d’abord. Mais par cet acte, qui est passé dans sa longue histoire, de la lecture orale à celle...
Dénouer Möbius
février 2022
Oxbow-P
de
Samuel Rochery
2008
Lmda N°96
Avec son sixième livre, Samuel Rochery explore en pensée-poème le vieux méandre qu’est devenue la forme poétique. Ou comment ne pas sonner son glas.
Au XIVe siècle apparaît dans la langue anglo-saxonne le mot Oxbow : il nomme le bras mort d’un affluent, un méandre. Avec Oxbow-P Samuel Rochery (né en 1976, prix de la Vocation en 2002) nomme donc le méandre-poésie, son bras long et complexe, dont beaucoup chantent régulièrement la mort. Pas lui : on s’en rend compte dès les premières pages lorsque son poème en prose se met à penser à...
Un bras de poésie
septembre 2008
Poèmes de cuisine
de
J. H. Prynne
2019
Lmda N°207
Deux livres, à cinquante ans de distance, échangent des vues, entre la vitesse ouverte de l’enfance et la fin d’une innocence que le commerce des choses et des mots précipite. En une syntaxe inouïe.
Une ruse passe de l’enfance à l’Histoire qu’une fois adulte on ne voit plus. L’enfant, lui, voit et sait tôt tout cela. Comme s’il avait senti avant même de tracer la forme des lettres de l’alphabet et leur dessin tout entier envelopper le sens naissant, la grande H de l’histoire venir couper l’herbe sous les pieds de l’innocence, y compris de celle du langage. Cette torsion entre les mots et...
Lectures d’enfance
octobre 2019
La Poésie entière est préposition
de
Claude Royet-Journoud
2007
Lmda N°89
Articuler, rendre solidaire, faire fonctionner, conférer un sens : Claude Royet-Journoud pense la préposition pour penser la poésie.
Écrire, c’est être capable de montrer l’anatomie. Il faut aller jusqu’au bout du littéral », lit-on parmi les observations et aphorismes qui forment La Poésie entière est préposition, sorte de petite poétique personnelle d’un écrivain qui n’a pas besoin de préciser qu’il « affectionne Aristote et Wittgenstein ». La première phrase citée exprime sans doute le mieux ce en quoi l’écriture est un...
Dénuder jusqu’au poème
janvier 2008
La Poésie entière est préposition
de
Claude Royet-Journoud
2024
Lmda N°250
La nouvelle édition (augmentée) de La Poésie entière est préposition, de Claude Royet-Journoud, dont l’œuvre – patiente (quelque vingt livres en plus de quarante ans d’écriture, quelques revues et anthologies dirigées, quelques traductions) et pugnace – trace une ligne unique dans ce que l’on a appelé, d’abord par simple péjoration, la poésie blanche, ou négative, déplie, dans une forme de...
La Poésie entière est préposition de Claude Royet-Journoud
février 2024