En publiant Monica Sanders, déjà paru en français au cours des années 50, les éditions Phébus réveillent un mystère. Lové dans les brumes de Valparaiso, ce mystère est le coeur du roman du chilien Salvador Reyes.
Commandant à bord de l’Albatros, Julio Moreno rate rarement les baleines qu’il chasse dans les eaux du Pacifique Sud.
Lorsqu’il rentre à Valparaiso, le marin dîne avec ses compagnons au « Canot de sauvetage », goûte l’épaisseur du temps dans le vieux port. Puis repart en chasse.
Avec lui, la lecture s’embarque dans un récit vigoureux, où la nuit succède au jour, la mer à la terre. Le verbe est haut, la parole des marins facile. Mais le personnage le déclare lui-même : « il ne faut pas croire les romans ».
Monica Sanders est la femme sur lequel vient s’abattre le flot d’interminables dialogues, de questions sans réponse. Qui est-elle ? L’inconnue majeure du livre, péril annoncé, dont l’oeil clair et lointain présage quelque cyclone.
D’un geste du bras, cette femme de 35 ans interrompt le cours du récit d’aventures, tranche à même la vie du commandant Moreno. Chaque escale nostalgique entremèle lentement les enigmes, tandis que le vieille ville de Valparaiso veille à ce que le temps échappe à toute prise. Alors que l’avenir piétine à la porte, que le marin s’impatiente, ce texte a la puissance de nombreuses mémoires.
Monica Sanders
Salvador Reyes
Traduit de l’espagnol
par Laure Guille-Bataillon
Phébus
206 pages, 110 FF
Domaine étranger Escale à Valparaiso
janvier 1993 | Le Matricule des Anges n°3
| par
Florence Roux
Un livre
Escale à Valparaiso
Par
Florence Roux
Le Matricule des Anges n°3
, janvier 1993.