Quand Françoise Nyssen vous accueille, d’emblée elle vous parle littérature. Avec une passion communicative. Françoise Nyssen dirige, gère, administre. Mais « c’est l’évidence bien comprise de notre fonctionnement économique que d’être près du texte. Si la conviction fondamentale qui vient du texte ne passe pas dans nos rouages, comment voulez-vous la faire passer aux lecteurs ? » De formation scientifique, elle est une totale autodidacte dans le domaine de l’édition. Avec Bertrand Py et Jean-Paul Capitani, le directeur commercial, elle est l’une des premières à avoir rejoint son père, en 1980. Ils forment tous les quatre le conseil de direction.
Selon elle les investissements énormes que la maison a effectués en 91 lors du changement de diffusion sont non seulement amortis, mais l’exercice serait bénéficiaire. Réussite due à un système de gestion précise « A chaque fois qu’on saisit en comptabilité une facture d’imprimerie, un droit d’auteur, etc., tout est entré dans l’informatique. A n’importe quel moment on peut rassembler toutes les données économiques sur tel ou tel livre. On a ainsi une espèce de compte d’exploitation pour chacun. Pour l’avenir, grâce à nos représentants, j’ai un retour d’information sur la possibilité de vente d’un livre qui est assez précis. Je fais alors une analyse des points d’équilibre et une estimation du prix public pour amortir toute une série de coûts liés au tirage, adapté à la mise en vente. Entre autres avantages, ce système a donné confiance à des investisseurs qui nous ont apporté des fonds propres. Et les fonds propres d’Actes Sud sont conséquents. »
Éditeur Françoise la gestionnaire
octobre 1994 | Le Matricule des Anges n°9
Un éditeur