Passages d’encre N°8
Son grand format et la qualité de ses illustrations en font une belle revue. Le N°8 de Passage d’encres séduit d’abord par sa présentation avant de décevoir par les textes qu’elle renferme. Consacrée à la Méditerranée, cette livraison enchaîne collaboration plastique et écrits comme on enfile des perles. Nulle unité, nul chemin n’apparaît ici, et les îles qui sont données à lire sont souvent bien plates et fort ennuyeuses. On retiendra tout de même le travail autour d’une correspondance sans écho de Claudine Galea et l’originale manière avec laquelle Jean-Paul Gavard-Perret nous fait arpenter Venise. Pour le reste, on a l’impression qu’aucun écrivain n’est vraiment concerné par ce numéro : une Méditerranée sans caractère, voilà qui est bien paradoxal.
Passage d’encres N°8,
105 pages, 130 FF Abt 3N° : 380 FF
16, rue de Paris 93 230 Romainville
Fraternité et discrétion : malgré son titre Les Carnets du gueuloir, entre édition et revue, consacrent chacune de ses livraisons à des poètes qui ne l’ont guère ouverte. Hommage d’amis et anthologie de textes composent ces cahiers à la couverture volante. Un très beau Jean Verdure avait inauguré la série dont le quatrième numéro propose, ici, un compagnonnage avec François Creignou. Le poète autodidacte et fondateur de la revue Le Nouveau Gong manie l’enthousiasme, la révolte et l’humour.
Les extraits d’un recueil à paraître montrent toutefois que la gravité est au rendez-vous de son œuvre.
Les Carnets du gueuloir
46 pages, p.n.c.
Ed. Le Passe-Théâtre - Le Moulin du Point du Jour 76 780 Sigy-en-Bray
L’ami Jacmo s’apprête à prendre un sacré coup de vieux avec sa revue Décharge (cinq livraisons par an : 130 FF) qui approche dangereusement du centième numéro. Ce N°98 qui, comme le fait remarquer le plus vieux revuiste de France (25 ans d’encre sur les mains), coïncide avec France 98 (« Un sacré tour de force »), nous offre ici une Collection privée de Jean-Louis Massot (qui « cause américain comme un Belge » selon l’hallucinante et drôlatique présentation de Pierre Autin-Grenier). Par ailleurs une large part de la revue est consacrée au poète Alain Malherbe. On trouve dans Décharge ce qui fait son charme : le ton des chroniques de Michel Baglin, d’Alain Kewes, ses coquilles, son attention portée aux poètes inconnus et aux autres revues.Bref, un vrai travail d’information très précieux et jamais pédant. A noter également, qu’avec le long texte de Laurence Bougault, Le Grand Jouir, on se dit que la revue presque centenaire ne manque pas de sève.
Décharge N°98 - 80 pages, 25 FF
Jacques Morin 3, rue d’Auxerre
89 560 Courson-les-Carrières