Après quatre pièces de théâtre, Alain-Julien Rudefoucauld publie un premier roman où le dialogue prime. Coupable d’un double parricide il y a dix ans, le meurtrier est aujourd’hui confronté à son juge. L’homme de loi l’interroge pour élucider son geste. Le lecteur perce alors l’univers familial du malheur. Père sadique et mère soumise semblent avoir poussé le fils au crime.
La phrase est précise lorsque l’auteur évoque le climat de l’enfance, « une épaisseur moite, lourde, chargée d’une violence molle, comme de la dynamite », mais on regrette de ne pas la sentir plus radicale, comme chez Richard Morgiève. La confession du meurtrier qui plonge dans sa mémoire est touchante. Pourtant Autonomie d’un meurtre reste un livre trop démonstratif. Au fil des pages, l’auteur y démêle l’horreur du titre, sans surprise.
Calmann-Lévy
204 pages, 89 FF
Premiers romans Autonomie d’un meurtre
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Benoît Broyart
Un livre
Autonomie d’un meurtre
Par
Benoît Broyart
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.