J’ai souvent demandé au petit Jésus que mon papa ne boive plus et qu’il ne tue pas maman. J’en profitais aussi quand c’était Noël, pour demander, en plus, un cadeau« . Ainsi commence cet étrange petit livre, qui, par de brèves et édifiantes anecdotes retrace l’enfance de son auteur. Entre un père médecin de campagne qui fait ses visites en pantoufles et abuse du Byrrh, et une mère épuisée qui tente vainement de sauver les apparences. En gardant intact son regard de garçonnet crédule face au désastre famillial, Jean-Louis Fournier prend le parti de l’humour. Chaque récit est consacré à un événement relatif aux turpitudes paternelles, de »papa et le bourre fondu« à »papa et ses suicides« . Avec sa naïveté feinte, Fournier crée un décalage certain qui lui permet de rendre la violence et la folie ambiante si ubuesque, qu’il désamorce tout misérabilisme et morbidité. »Papa aimait bien se suicider. Il l’a fait plusieurs fois. Il se suicidait souvent le dimanche, à midi quand tout le monde était là, de préférence quand c’était un repas de fête". Cet ouvrage n’en reste pas moins émouvant, car l’on ressent nettement son aspect cathartique.
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150 pages, 79 FF
Domaine français Il a jamais tué personne, mon papa
août 1999 | Le Matricule des Anges n°27
| par
Nathalie Dalain
Un livre
Il a jamais tué personne, mon papa
Par
Nathalie Dalain
Le Matricule des Anges n°27
, août 1999.