On trouve dans le premier roman de Cédric Pêche tous les ingrédients pour faire un bon polar. Plus quelques clichés. Il y a un serial-killer et un flic, Le Guen, l’anti-héros de rigueur. La trentaine lourde d’un désespoir haineux et d’un individualisme rageur. Il y a la plongée dans le milieu des surfeurs et des indépendantistes bretons. Les cavalcades le long des nationales ponctuées de pétards et de mauvaises bières. Il y a Brest surtout, métallique et lunaire, la ville natale d’un Cédric Pêche mordu par la nostalgie. Puis on devine une écriture, tapie sous les procédés, la facilité. Un auteur enfin, encore prisonnier de ses lectures. Que manque-t-il pour que l’on se sente concerné ? Un peu d’humanité ? On oserait le mot s’il n’était si galvaudé. Les personnages secondaires sont inexistants, moches, obtus. Pêche se crispe sur son narrateur. On ne voit que lui, on n’entend que lui, on étouffe sous ses logorrhées nihilistes. Pauvre type bouffé par sa vacuité, son mépris, que l’on regarde sombrer, indifférent.
Terre de Brume
190 pages, 49 FF
Premiers romans Notre-Dame-des-Lames
janvier 2001 | Le Matricule des Anges n°33
| par
Anne Riera
Un livre
Notre-Dame-des-Lames
Par
Anne Riera
Le Matricule des Anges n°33
, janvier 2001.