C’est une première dans la collection Théâtre Ouvert/Tapuscrit : la publication d’une oeuvre qui ne soit pas d’expression française, construction européenne oblige. Un auteur allemand de 40 ans, Andréas Marber, redonne vie à un Rimbaud contemporain, exilé en ex-Allemagne de l’Est, marié à une femme handicapée mentale et amant d’un pasteur conformiste. La pièce est étrange, fantastique par moments, avec la présence d’un rat aussi gros qu’un veau. Comme si après Tchernobyl, tout se modifiait, la langue, les corps, les âmes. Pour faire sentir cette déliquescence, de l’homme à l’homoncule, Andréas Marber tord la langue, la troue dans une rythmique toute particulière. « Je veux savoir ce qui se passe ici pour les gens et pour la langue (…) Il faut mémoriser des mots -des noms de choses qui disparaissent de gens qui- s’évanouissent pour qu’il reste au moins un souvenir de la violence avec laquelle on détruit ici. »
Rimbaud sur les bords de l’Oder
Andréas Marber
Traduit de l’allemand
par Jörn Cambreleng
Théâtre Ouvert/Tapuscrit
96 pages, 9,91 € (65 FF)
Théâtre Rimbaud sur les bords de l’Oder
décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Rimbaud sur les bords de l’Oder
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°37
, décembre 2001.