Le héros de ce roman n’a pas de nom. En revanche, il aime donner des sobriquets : Sourcil Percé, un ami de passage, The Gros Porc, le patron du bar dans lequel il travaille un temps. Il aime aussi faire des rencontres, fortuites et sexuelles : La Métisse, la Catalane, « une chiennasse », « une clocharde de la mer ». Accessoirement, il ne refuse pas d’éclater la tête de son ancienne petite amie contre une table avant de lui rompre le dos ou égorger The Gros Porc. Bref, celui qui n’a pas de nom est un homme simple, un paumé, dont le carnet de route est fait de crimes non prémédités, de petits boulots, de jeu de cache-cache avec la police et de quelques passages hallucinatoires où une gigantesque mante religieuse cherche à le dévorer. L’oeil du cyclone existe pourtant. Il suffit d’atteindre l’océan. « Le temps ne compte plus vraiment lorsqu’on est face à la mer. » Le premier texte de Yann Bourven fuse à cent à l’heure. L’écrivain enchaîne les scènes comme dans un road-movie d’Eastwood, dans un langage cru et sans ellipse. Captivant.
Face à la mer
Yann Bourven
Diabase
120 pages, 7,50 € (49,20 FF)
Premiers romans Face à la mer
mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38
| par
Franck Mannoni
Un livre
Face à la mer
Par
Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°38
, mars 2002.