Joël Cornuault est libraire. Il est aussi poète, traducteur et spécialiste du géographe anarchiste Élisée Reclus. Il est enfin chroniqueur et ce n’est pas peu dire : à distance des grands centres de stress et d’énervement, il donne depuis plusieurs années des Notes du Mondonnet, une feuille qu’il diffuse librement à ceux qu’il lui plaît de servir. Ce sont ces proses, « Choses ardentes dites paisiblement », que l’on retrouve parfois en volume. Un premier recueil de chroniques avait paru chez Fédérop en 1997, puis un numéro de la revue Plein chant (N° 73, 2001, 9,15 €), finalement Souvent nous cheminons…
Là, ce Périgord Cœur Fidèle a rassemblé des notes de lecture ou de promenade, des réflexions et des instants. En toute simplicité, « avec vue sur les granges », en pleine humanité, avec le cœur. Dans une singulière attention au lecteur, il dit ses bonheurs de lecteur (John Burroughs, Blake, Muir, etc.), l’apparition de poteaux de ciments disgracieux, ou la disparition d’un ami. On songe imparablement aux Pentes fabuleuses de Dominique Poncet et l’on envie ces sages qui ont su trouver la seule voie équitable pour l’Homme : prendre le temps, respirer, laisser l’esprit cheminer. « Si je devais, écrit-il, retrouvant mon calme, faire une proposition pour les prochains jours, ce serait que chacun sorte de chez soi pour admirer les haies de printemps. » Il reste, c’est parfait, un chroniqueur autonome et frais.
Souvent nous cheminons… de Joël Cornuault
Pierre Mainard, 96 pages, 11 €
Domaine français Le chroniqueur autonome
juin 2006 | Le Matricule des Anges n°74
| par
Éric Dussert
Un livre
Le chroniqueur autonome
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°74
, juin 2006.