Toujours difficile de couper un cordon ombilical, surtout si à la naissance ce dernier entrave votre cou. Le narrateur aurait bien aimé oublier tout ça. Mais la mère tenait ce cordon comme une bride. De la petite enfance, jusqu’à l’âge adulte, sont ici mises en lumière vexations, hypocrisie, chantages affectifs dont un être ne sort jamais indemne. Même indépendant, loin de sa famille, il continuera à subir son joug, s’apercevant qu’il se venge d’elle en faisant souffrir ses amantes. Tout commencera à aller mieux lorsqu’il se rapprochera de son père. C’est un réquisitoire contre les mères possessives, harpies hystériques, que délivre ce premier roman de Julien Almendros. Impitoyable, plein d’humour, tout palpitant de colère, de ressentiments et de pudeur. « Il ne restait, comme en suspension, que cette mère rougeâtre, ridicule, minuscule, mesquine, pitoyable, et en face, au-dessus, tout autour d’elle, ma haine immense… »
Vue sur la mère
de Julien Almendros
Le Dilettante, 125 pages, 14 €
Domaine français Vue sur la mère
octobre 2008 | Le Matricule des Anges n°97
| par
Dominique Aussenac
Un livre
Vue sur la mère
Par
Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°97
, octobre 2008.