Jean Echenoz clôt avec Des éclairs son triptyque biographique commencé avec Ravel puis Courir. C’est à la figure de l’inventeur Nikola Tesla que le roman cette fois s’attache. Prénommé ici Gregor, on le suit depuis sa naissance très romanesque, jusqu’à sa mort qui l’est tout autant. Reste qu’on le suit d’un peu loin, dans cette distanciation presque dilettante qu’impose l’auteur. Adepte d’une sorte de ligne claire du récit, Jean Echenoz livre un roman, agréable certes, mais si lisse qu’il semble n’être qu’un long prologue à une histoire qui ne vient pas. Séduit par la légèreté de la langue échenozienne, cette capacité à faire d’un trait une image, le lecteur s’attend à chaque chapitre à ce que quelque chose démarre. Mais Gregor ne se métamorphose pas, le monde autour de lui ne sort pas de sa case de bande dessinée dans quoi l’économie des moyens l’enferme, les artifices flamboyants des romans précédents d’Echenoz ne sont pas allumés. Le fil biographique déroulé, le livre se referme et l’on passe sans peine à autre chose.
T. G.
Des éclairs
Jean Echenoz
éditions de Minuit, 174 pages, 14,50 €
Domaine français Des éclairs
novembre 2010 | Le Matricule des Anges n°118
| par
Thierry Guichard
Un livre
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°118
, novembre 2010.